Démolition d'éoliennes : doit-on s'y attendre en Aveyron ?

  • Jean Marty : "Il y a déjà 74 éoliennes installées sur le Lévezou, 6 autres projets pour un total de 44 nouveaux mâts sont actuellement à l'étude".
    Jean Marty : "Il y a déjà 74 éoliennes installées sur le Lévezou, 6 autres projets pour un total de 44 nouveaux mâts sont actuellement à l'étude". CP
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Centre Presse Aveyron

La Compagnie du Vent, appartenant au groupe GDF-Suez, a été condamnée en première instance par le TGI de Montpellier à démolir 10 de ses éoliennes dans l'Orne. Doit-on s'attendre à de tels jugements en Aveyron ? 

La Compagnie du Vent, appartenant au groupe GDF-Suez, vient d'être condamnée en première instance par le TGI de Montpellier à démolir 10 de ses éoliennes dans le département de l'Orne, installées autour de la propriété du XVIIIe siècle, le château de Flers, classé monument historique.

Fait rarissime, le tribunal a motivé sa décision sur des "critères de nuisance" responsables d' un préjudice esthétique "'de dégradation de l'environnement résultant d'une dénaturation totale d'un paysage bucolique et champêtre" ; d'un préjudice auditif "dû au ronronnement et sifflement des éoliennes" ; ainsi que d'un préjudice d'atteinte à la vue "dû au clignotement de flashes blancs ou rouges toutes les deux secondes, de jour et de nuit". Dans son jugement, le tribunal n'aurait , par ailleurs, pas pris en considération "l'intérêt patrimonial" de la demeure du XVIIIe siècle.  

Si depuis, la Compagnie du Vent a fait appel du jugement, doit-on s'attendre à une multiplication des décisions ou recours en Aveyron, département où à en juger par le nombre croissant d'associations d'opposants, les implantations d'éoliennes restent encore mal perçues. En clair, les promoteurs de l'éolien ont-ils du soucis à se faire en Aveyron ?

"Un signe positif" mais...

Président de du collectif Agir pour le Lévezou qui se bat depuis 2008 contre l'implantation de nouveaux mats sur le Lévezou, Jean Marty voit dans ce jugement, "un signe positif qui démontre que certaines juridictions sont encore ancrées dans la réalite". Mais de là à penser que cette "jurisprudence" aura des répercutions dans le département, il n'y a qu'un pas que Jean Marty se refuse à franchir.

"Aujourd'hui, notre rôle est d'empêcher l'implantation de nouvelles éoliennes sur le Lévezou, pas de détruire celles qui sont déjà en production. Nous n'avons pas suffisamment de moyens financiers pour nous lancer dans de telles batailles juridiques. D'autant, et c'est à mon sens une véritable aberration, c'est aux plaignants d'apporter la preuve qu'il y a effectivement des nuisances, grâce à des études, qui là encore, coûtent très cher",  remarque le président, très dubitatif, enfin, des effets attendus d'un tel jugement. "Il ne faut pas se leurrer, les jugements tombent, rarement en faveur des plaignants, et quand ils le sont, les éoliennes continuent de tourner à la faveur d'accords amiables, autrement dit d'une compensation financière. Je n'ai encore jamais vu un jugement suivi des faits" 

En résumé, "si de telles décisions ont le mérite de mettre en avant le combat de certains, la bataille est loin d'être terminée", prévient Jean Marty. "Il y a déjà 74 éoliennes installées sur le Lévezou. Six projets pour un total de 44 nouveaux mâts sont actuellement à l'étude", comptabilise l'association Agir pour les Lévezou. "Nous avons encore beaucoup de travail !"

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