Syrie: attentat dans un fief rebelle, au moins 20 morts

  • Infographie localisant la ville d'Idleb où 7 membres du personnel humanitaire ont été enlevés et de Damas où 2 voitures piégées ont explosé Infographie localisant la ville d'Idleb où 7 membres du personnel humanitaire ont été enlevés et de Damas où 2 voitures piégées ont explosé
    Infographie localisant la ville d'Idleb où 7 membres du personnel humanitaire ont été enlevés et de Damas où 2 voitures piégées ont explosé AFP - -
  • Photo fournie par l'agence syrienne Sana, le 13 octobre 2013, montrant les lieux d'un attentat à la voiture piégée à Damas
    Photo fournie par l'agence syrienne Sana, le 13 octobre 2013, montrant les lieux d'un attentat à la voiture piégée à Damas Sana/AFP - -
  • Photo fournie par Human Rights Watch le 14 octobre 2013 montrant un véhicule incendié après un attentat à Darkouche, en Syrie
    Photo fournie par Human Rights Watch le 14 octobre 2013 montrant un véhicule incendié après un attentat à Darkouche, en Syrie Human Rights Watch/AFP - -
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AFP

Un attentat à la voiture piégée a fait au moins 20 morts lundi dans un fief rebelle de la province syrienne d'Idleb, une région du nord-ouest du pays en guerre où sept humanitaires viennent d'être enlevés.

Sur le front diplomatique, la Russie a appelé les Etats-Unis à convaincre l'opposition syrienne divisée de participer à la conférence de paix dite Genève-2, avant une rencontre à Londres du secrétaire d'Etat John Kerry avec l'émissaire international Lakhdar Brahimi à Londres.

L'attentat s'est produit dans la ville de Darkouche, près de la frontière turque, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), en faisant état de 20 morts et de dizaines de blessés. Le bilan risque de s'alourdir parce qu'il y a de nombreux blessés graves.

Selon un groupe de militants anti-régime, l'attentat a eu lieu dans un marché. Une vidéo diffusée par d'autres militants juste après l'attaque montre un secteur dévasté avec des bâtiments détruits et des voitures en feu.

Dimanche soir, deux voitures piégées conduites par des kamikazes ont explosé en plein centre de Damas sans faire de victime, selon les médias officiels.

C'est également dans la province d'Idleb, en majeure partie tenue par les rebelles, que six membres du Comité international de la Croix rouge (CICR), pour la plupart de nationalité syrienne, et un membre du Croissant rouge syrien, ont été enlevés dimanche.

Lundi, la Croix rouge a fait part de sa détermination à poursuivre son travail en Syrie malgré ce rapt mais aussi de son inquiétude.

'Assurer la sécurité du personnel du CICR'

"On n'a pas la moindre intention d'arrêter nos activités en Syrie mais, bien sûr, une telle situation nous fait réfléchir (...). On ne va pas pouvoir travailler et aider la population syrienne sans avoir la sécurité pour notre personnel", a déclaré le CICR à Genève.

Le CICR, qui compte une trentaine d'expatriés et environ 120 employés syriens en Syrie, est l'une des rares organisations à travailler aussi bien dans les zones tenues par les rebelles que dans celles tenues par le régime.

La Croix rouge avait jusqu'à présent réussi à accomplir sa tâche humanitaire en Syrie sans connaître d'enlèvement, mais 22 de ses collaborateurs du Croissant rouge syrien ont été tués depuis le début en mars 2011 du conflit, déclenché par une contestation pacifique qui s'est militarisée face à la répression.

L'équipe du CICR enlevée s'était rendue dans la province d'Idleb le 10 octobre pour faire le point sur la situation des installations médicales et apporter de l'aide. Elle a été arrêtée par des hommes armés sur le chemin du retour.

Les enlèvements sont de plus en plus fréquents en Syrie, où journalistes et travailleurs humanitaires sont des cibles privilégiées. Selon Reporters sans frontières (RSF), au moins 32 journalistes étrangers ou syriens y sont portés disparus ou ont été enlevés.

Appel russe aux Américains

Dans un pays où les violences ont fait, selon l'OSDH, plus de 115.000 morts depuis mars 2011, et poussé selon l'ONU des millions de Syriens à quitter leur foyer, l'un des principaux groupes d'opposition a annoncé dimanche son refus de dialoguer avec le régime à Genève.

Le chef du Conseil national syrien, Georges Sabra, a aussi menacé de se retirer de la Coalition nationale syrienne (qui chapeaute les groupes d'opposition) si celle-ci prenait part à cette conférence internationale de paix que Russes, Américains et ONU cherchent à réunir à la mi-novembre, après de multiples reports.

La conférence vise à réunir le régime syrien et l'opposition autour d'une même table.

"Nous espérons beaucoup que nos partenaires américains, et d'autres pays, qui ont de l'influence sur les groupes d'opposition prennent conscience de leur responsabilité afin (...) d'apporter leur contribution à la tenue de Genève 2", a dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, dont le pays est un allié du régime syrien.

M. Sabra a aussi accusé la communauté internationale d'avoir laissé le régime impuni après l'attaque chimique du 21 août près de Damas, qui avait fait planer la menace de frappes occidentales, finalement écartée par un accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

Dans ce cadre, la Néerlandaise Sigrid Kaag a été nommée pour diriger la mission conjointe entre l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), présente en Syrie et chargée de superviser l'élimination de cet arsenal avant mi-2014.

Enfin, plusieurs provinces syriennes, dont la région de Damas, étaient privées d'électricité lundi en raison d'un "dysfonctionnement" dans une centrale, selon les médias officiels.

L'approvisionnement en électricité est très défaillant, voire inexistant, dans une grande partie des zones contrôlées par les rebelles, et le reste du pays connaît lui aussi des coupures régulières souvent attribuées à des attaques.

Source : AFP

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