Aveyron : les gendarmes en guerre contre la cybercriminalité

  • Le chef Roques, le gendarme N-Tech de l’Aveyron, habilité à interroger et faire parler tous
les supports numériques.
    Le chef Roques, le gendarme N-Tech de l’Aveyron, habilité à interroger et faire parler tous les supports numériques. My.L
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Myriam Laffont

Cybersécurité. En Aveyron comme ailleurs, les gendarmes se préoccupent d'une nouvelle forme de délinquance qui ne cesse de progresser : la cybercriminalité. Rencontre avec le Chef Philippe Roques, le "Monsieur cybercriminalité" de l'Aveyron.

En Aveyron comme ailleurs, les gendarmes se préoccupent d'une nouvelle forme de délinquance qui ne cesse de progresser : la cybercriminalité. Rencontre avec le Chef Philippe Roques, le "Monsieur cybercriminalité" de l'Aveyron. 

Affecté à la brigade de recherche de Villefranche-de-Rouergue, le chef Philippe Roques, 42 ans dont 21 de maison, est le gendarme enquêteur N-Tech (Nouvelles Technologies) de l’Aveyron et à ce titre, intervient sur l’ensemble du territoire. Trois ans après l’installation, dès 2002, de ces 250 cybergendarmes déployés dans les unités de recherche, le chef Roques, au goût certain pour l’informatique et le numérique, suit la formation dispensée par le Centre national de formation pour la police judiciaire (CNFPJ) de Fontainebleau.

Pédo-pornographie vs cyberdélinquance 

En 2008, l’officier s’immerge sur les bancs de la fac de Troyes et obtient un master en sécurité des systèmes d’information. Depuis, la mission de l’enquêteur s’articule autour des infractions pures de cybercriminalité, comme la contrefaçon ou le piratage, et autour des infractions dites conventionnelles, renouvelées sur les vecteurs numériques. On observe à ce propos un basculement : les dossiers de pédo-pornographie, prévalant au lancement des cybergendarmes, fléchissent aujourd’hui devant les dossiers de cyberdélinquance.

Autopsie informatique 

Dans les deux cas, il s’agit d’extraire les données des PC, tablettes, portables, smartphones ou clés USB, de les analyser et de les mettre en forme, "pour les rendre compréhensibles aux collègues et aux magistrats". Surtout, "l’expertise n’entre pas dans le champ d’action du gendarme N-Tech qui est tenu à la criminalistique, c’est-à-dire au recueil et au constat des éléments", tient à préciser le chef Roques. On parlera alors de «forensique», soit d’autopsie informatique.

Le numérique profite-t-il au crime ?

Avec l’explosion du numérique, des points d’accès et des interconnexions, les «cadavres» informatiques se multiplient exponentiellement, quel que soit le délit, cyber ou conventionnel. L’intervention du gendarme N-Tech s’impose ainsi sur la plupart des enquêtes. "Auparavant, sur une perquisition, on avait un PC et un téléphone par foyer. Aujourd’hui, c’est autant de postes, tablettes, smartphones par individu à analyser." Un simple smartphone pouvant se solder à l’autopsie par 6 000 à 7 000 SMS à extraire. Dans cet univers technologique en perpétuelle évolution, le N-Tech a l’obligation de s’adapter en permanence. La plateforme en ligne dédiée où sont interconnectés les 250 cyber-enquêteurs et le réseau des correspondants N-Tech participent à traquer sans relâche les traces que le crime persiste à laisser.

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