Decazeville : deux univers en regard à la Strada

Depuis une quinzaine de jours, et jusqu'au 3 novembre, une trentaine de clichés de Sébastien Murat sont accrochés aux cimaises de la salle d'animation du cinéma la Strada. Des photographies sensibles regroupées sous le terme générique "Regard" et qui mettent en miroir des portraits de mineurs datant des années cinquante ou soixante et provenant pour la plupart d'entre eux du fonds de l'Aspibd (association pour la sauvegarde du patrimoine industriel), et des visages de rugbymen qui évoluent actuellement sous les couleurs du Sporting club decazevillois. 

Deux "familles" que ce Decazevillois pur jus connaît bien, pour avoir compté des mineurs parmi ses aïeux et pour avoir porté lui-même, après son grand-père, les couleurs du Sporting.

"Souffrance, doute, joie et complicité"

Cette confrontation -tout amicale- est née il y a quatre ans environ, et a trouvé son épilogue l'année du centenaire du club. Les correspondances entre les différents clichés relèvent parfois du registre formel -composition, équilibre de la photographie, mais aussi similitude dans les attitudes, la gestuelle, les regards évidemment, tant c'est par là que passe l'essentiel des émotions- ; comme elles relèvent le plus souvent de choses plus subtiles, de l'ordre du ressenti, de la psychologie des acteurs en présence. Quelque chose qui touche à la chair de l'être, à la substance de ces hommes rudes: "souffrance, doute, motivation, engagement, mais aussi joie et complicité", écrit Sébastien Murat dans un court prologue où il explique sa démarche.

Hommage

Cette exposition, c'est une forme de vibrant hommage aux uns comme aux autres. À ceux qui creusaient les entrailles de la terre, et qui, le dimanche venu, en avaient encore assez sous la pédale pour enflammer le stade, pour le seul bénéfice de mouiller un maillot aux couleurs de leur pays, comme le font encore leurs petits-enfants après eux.

De cette confrontation est né un livre, baptisé également "Regards" que l'on peut se procurer à la Maison de la presse au prix de 28 euros, Sébastien Murat a décidé de faire un métier de sa passion. Il réalise toutes formes de reportages. On peut retrouver son site en ligne: miseopoint.fr.