Grèce: les autorités demandent l'aide d'Interpol pour identifier Maria

  • Photo transmise par la police grecque montrant la fillette et ses "faux parents", le 21 octobre 2013
    Photo transmise par la police grecque montrant la fillette et ses "faux parents", le 21 octobre 2013 Police grecque/AFP/Archives - -
  • Des femmes Roms devant le tribunal de Larissa, le 21 octobre 2013
    Des femmes Roms devant le tribunal de Larissa, le 21 octobre 2013 AFP/Archives - Sakis Mitrolidis
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AFP

Les autorités grecques enquêtent sur des disparitions d'enfants originaires de plusieurs pays étrangers qui pourraient ressembler à la mystérieuse fillette blonde découverte dans un camp rom et ont fait appel mardi à Interpol pour aider à l'identifier.

"Il y a une dizaine de cas de disparitions d'enfants originaires de pays tels que les Etats-Unis, la Suède, la Pologne et la France, qui sont l'objet de recherches plus approfondies", du fait d'une ressemblance avec la fillette, a déclaré mardi à l'AFP Panagiotis Pardalis, porte-parole de l'association "Le sourire de l'enfant", chargée de prendre soin de la fillette.

L'organisation de coopération policière Interpol, basée à Lyon dans l'est de la France, a annoncé mardi soir avoir reçu une demande d'Athènes pour aider à identifier la fillette blonde aux yeux verts. Répondant au prénom de Maria elle avait été trouvée le 16 octobre dans un camp rom à Farsala près de Larissa dans le centre de la Grèce.

Selon Interpol, la recherche de l'identité de l'enfant, qui serait âgée de 4 ou 5 ans, s'effectue notamment à partir de son profil ADN qui a été communiqué, via une notice jaune, à tous les pays membres d'Interpol.

"La première chose que nous avons fait a été de prendre le profil ADN que nous avons reçu des autorités grecques afin de le comparer à nos bases de données, et il n'y a eu aucune coïncidence", a souligné le secrétaire général d'Interpol, Ronald Roble interrogé mardi par l'AFP en marge de l'Assemblée générale de l'organisation à Carthagène en Colombie. Il a précisé qu'Interpol allait chercher des proches de la fillettes pour tenter de l'identifier.

Selon la presse, des examens dentaires auraient déjà permis d'établir que la fillette a plutôt cinq ou six ans.

Le couple de Roms qui en avait la garde - un homme de 39 ans et sa femme, 40 ans - a été inculpé lundi d'"enlèvement" et placé en détention dans l'attente d'un procès. Ils affirment que la mère de l'enfant , une Rom bulgare la leur avait confié car elle ne pouvait pas s'en occuper.

La Cour suprême grecque a, elle, ordonné une enquête sur les certificats de naissance établis depuis 2007, pour vérifier les documents susceptibles de dissimuler "d'éventuels cas de trafic d'êtres humains, enlèvements ou adoptions illégales".

Directeur limogé

En 2011, alors que le trafic de bébés bulgares était en pleine expansion, les polices des deux pays avaient arrêté dix Bulgares et deux Grecs, accusés d'avoir acheminé en Grèce 17 femmes bulgares enceintes, pour vendre ensuite leurs nouveaux-nés.

Les intermédiaires empochent de 15.000 à 20.000 euros par enfant, selon des enquêteurs cités par l'agence de presse Ana.

La diffusion par la police de photos de la fillette a provoqué des milliers d'appels et d'emails de parents ou proches d'enfants disparus en Grèce et à l'étranger. L'association "Le sourire de l'enfant", avait reçu plus de 8.000 appels à la fin du week-end.

Selon la police, le couple de Roms avait enregistré 14 enfants, pour la plupart à l'aide de faux documents, pour bénéficier des allocations familiales. Outre pour "enlèvement", le couple a été inculpé lundi de "constitution de faux papiers" concernant la déclaration de naissance de la mystérieuse fillette à la mairie d'Athènes.

Lundi soir, le maire d'Athènes George Kaminis a limogé le directeur du registre des naissances où l'enfant avait été enregistrée en 2009.

"Cette affaire a mis au jour des dysfonctionnements à tous les niveaux", a déclaré M. Kaminis, selon lequel les déclarations irrégulières ont été multipliées par huit depuis 2011.

Un cas équivalent a été révélé en Irlande, où les autorités ont retiré une enfant de sept ans à une famille rom d'une banlieue de Dublin. Selon le journal Sunday World, la police est intervenue après avoir reçu un témoignage sur l'absence de ressemblance physique entre cette fillette, blonde elle aussi, et sa famille rom d'accueil.

Et aux Etats-Unis, une famille de Kansas City (Missouri, centre) dont la petite fille a disparu en 2011, à l'âge de 11 mois, a contacté les autorités grecques. Cependant, précisent les médias locaux, leur fille, Lisa Irwin, n'aurait que trois ans en décembre, alors que Maria est plus âgée.

Une porte-parole du Département d'Etat a indiqué mardi être au courant de la démarche de familles américaines dont des enfants ont disapru. "A ce stade nous n'avons pas d'information indiquant que la fillette est une citoyenne américaine", a dit Marie Harf envoyant les journalistes vers les autorités grecques.

Source : AFP

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