Goodyear: la CGT lâche du lest après avoir rencontré Montebourg

  • Mickaël Wamen (c), le leader CGT de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, le 3 juin 2013
    Mickaël Wamen (c), le leader CGT de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, le 3 juin 2013 AFP/Archives - Thomas Samson
  • Photo-montage réalisé le 21 octobre 2013 avec le PDG de Titan international, l'américain Maurice Taylor (g) et le ministre du Redressement productiv, Arnaud Montebourg
    Photo-montage réalisé le 21 octobre 2013 avec le PDG de Titan international, l'américain Maurice Taylor (g) et le ministre du Redressement productiv, Arnaud Montebourg Titan International/AFP - -
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AFP

La CGT de l'usine Goodyear Amiens-Nord a paru mettre de l'eau dans son vin mercredi, se disant prête à "tout faire" pour que l'offre de reprise partielle de Titan "aboutisse", après une rencontre avec le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

Après deux heures d'entretien avec le ministre à Bercy, le responsable CGT de l'usine de pneumatiques de la Somme, Mickaël Wamen, a assuré que son syndicat était prêt à "s'engager à fond" en faveur de cette reprise.

"Nous allons tout faire pour que cette fois-ci il y ait une issue favorable pour l'ensemble du personnel sur le site d'Amiens-Nord", a déclaré M. Wamen, indiquant que des discussions étaient en cours entre le gouvernement et le groupe américain Titan international et que "maintenant la CGT est dans la boucle".

Le syndicaliste a toutefois rappelé les "exigences" des salariés. "On s'est battu six ans, ce n'est pas pour lever le pied et accepter n'importe quoi", a-t-il dit.

Sollicités par l'AFP, la direction de Goodyear comme le ministère du Redressement productif n'ont pas souhaité réagir dans l'immédiat.

Lundi, M. Montebourg avait annoncé un retour surprise de Titan, dont le PDG Maurice Taylor avait eu des mots très durs en février à l'encontre des salariés de l'usine, les qualifiant de "soi-disant ouvriers" qui "ne travaillent que 3 heures" par jour.

Le ministre avait indiqué que le groupe américain, qui a tenté sans succès à plusieurs reprises de mettre la main sur une partie du site, serait prêt à reprendre 333 emplois dans l'usine picarde, dont le maintien serait garanti pendant quatre ans.

La CGT, qui mène un bras de fer depuis six ans contre la direction de l'usine, multipliant les actions judiciaires, avait initialement émis des réserves.

"Ils annoncent 333 personnes, c'était 537 il y a quelques mois. Il va falloir qu'il (M. Taylor) revoie sa copie, parce que ça ne marchera pas", avait déclaré Franck Jurek (CGT), secrétaire adjoint du comité d'entreprise.

"Nous irons boire du bon vin"

Après avoir refusé de confirmer son retour dans le dossier, créant une certaine confusion, le patron de Titan a finalement admis mardi avoir discuté avec M. Montebourg.

Mais il a conditionné le retour de son groupe au bon vouloir de la CGT.

"Le ministre voulait savoir si nous serions intéressés par la sauvegarde de ces quelque 300 emplois. J'ai dit +oui, une fois que vous aurez réglé+" les dissensions avec les syndicats, a indiqué M. Taylor. Mais "je ne vais pas discuter moi-même avec la CGT, ce ne sont pas mes employés", a-t-il ajouté.

"Je lui ai répondu +vous obtenez un accord entre Goodyear et la CGT, et nous ferons les choses de façon juste. Je serai à vos côtés et nous irons boire du bon vin français+", a conclu M. Taylor.

Arnaud Montebourg avait ensuite souligné son rôle d'intermédiaire, expliquant qu'il lui revenait de "faire aboutir" la discussion.

"Cette offre a été faite au gouvernement. Elle n'a pas été faite à Goodyear. Donc, je suis dépositaire de cette offre. Ce n'est pas, ni à M. Taylor ni à quelqu'un d'autre, de la commenter. C'est à moi de la faire aboutir et de convaincre toutes les parties prenantes", avait-il ajouté.

Goodyear a annoncé en début d'année la fermeture du site d'Amiens-Nord, qui emploie près de 1.200 salariés, dont 700 pour l'activité de pneus agricoles sur laquelle porte l'offre évoquée par M. Montebourg.

La direction avait justifié cette décision par la mauvaise santé du marché européen du pneus de tourisme et "cinq années de négociations infructueuses" pour sauver le site menacé depuis 2008.

Source : AFP

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