Wally revient sans ses bretelles à Rodez et Decazeville

  • Wally présentera son nouveau spectacle à la MJC de Rodez le jeudi 7 novembre à 20 h 30.
    Wally présentera son nouveau spectacle à la MJC de Rodez le jeudi 7 novembre à 20 h 30. Myriam Laffont
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Myriam Laffont

Plus svelte, le chanteur parleur à lui tout seul est de retour avec « J’ai arrêté  les bretelles ». À la veille d’avoir 50 ans, perdre 40 kilos, ça fait quoi, en coulisses ? Wally ne s’est pas allongé sur le Divan, mais presque. au Broussy). Rencontre.    40kilos, ça fait quoi, en coulisses ? Wally ne s’est pas allongé sur le Divan, mais presque (c’était    au Broussy). Rencontre.

Le jour où Lilian Derruau a tourné le bouton de la radio de ses parents fut un très grand jour dans la vie de cet adolescent rondouillard et très boute-en-train, né dans un bled minier en fin de droits.

Soudain, RMC s’éclipsa et France Inter fit l’effet d’une claque et d’un appel d’air pour le teenager, large dans ses vêtements, étriqué dans son imaginaire. Lorsqu’il a 12 ans, sa marraine très bonne fée lui offre une guitare et la totale de Brassens. Vlan, une deuxième claque. Le petiot dégrossit alors ses cordes et apprend à jouer, tout seul sur sa chaise.

Le virus est injecté, Wally prend tournure. Les premières scènes avec Freddy, le vieux pote. Les découvertes de Bourges en 1986. Le premier solo en 1993. La signature chez Boucherie Production. La rencontre avec Foulquier, le gourou entendu à la radio, le jour où le bouton a été tourné. Puis celle avec Chraz et Rien à cirer. Puis les six semaines à l’Olympia, les grandes tournées, les CD, les DVD, bref l’entrée dans l’âge adulte d’un comique chanteur-parleur bidouilleur de machines improbables et de chansons courtes, sa marque de fabrique.

Chanteur de sous-préfecture plutôt que coureur de fond(s)

En 2005, l’adepte de l’absurde et de l’humour  «avec quelque chose derrière» a 40 ans et est fatigué de « la course à on ne sait pas quoid’ailleurs ». Stop la major, stop le tourneur, stop le manageur, Wally veut redevenir un « chanteur de sous-préfecture ». Avec deux fidèles, la SARL « Et lui » est lancée et le trio repart au charbon.

En 2010, Wally se regarde dans un miroir et y voit un plus que quadra de 120 kg, obèse de type 3, bien dans sa peau certes mais 120 kg et bientôt 50 ans. « Je me souviens d’une chanson écrite pour mon père qui fêtait ses 50 ans. Je trouvais ça vieux et je vais les avoir. »

Vlan, la claque du temps qui passe, la prise de conscience du corps qui encaisse moins bien les joyeuses boulimies. C’est alors la prise du taureau de 120 kg par les cornes et l’entrée en clinique; trois semaines pour comprendre le pourquoi du comment, rééquilibrer son alimentation et se réconcilier avec cette chaudière qui pèse, qu’on porte et qui doit griller ses calories pour ne pas s’encrasser.

"C'est moi quand même"

« Quatre ans que c’est arrivé ce truc », qu’il dit, presque pudique. Ce truc, c’est la transformation, la perte de 40 kg et l’arrêt des bretelles, devenues inutiles, « un combat, un truc de tous les jours ». Adepte de l’autodérision, Wally a trouvé le fil conducteur de son prochain spectacle : le bon petit gros sympa qui rapidement a décidé de rire de lui-même est-il toujours drôle en n’étant plus gros ? Oui, bien sûr. Qu’importe le flacon, l’ivresse de l’absurde demeure. Mais « le truc » a tourné un bouton. Le sourire supplante le rire. Les « grosses conneries » s’esquissent devant des thématiques plus émouvantes.

Pressé par son public de « chanter pour de vrai » , Wally s’essaye aux « chansons pas drôles » : c’est le projet Derli, le retour en douce d’un Derruau Lilian pas forcément drôle mais plus vrai. « C’est moi quand même », assure le bonhomme, schizophrène pour deux francs: « Je sépare encore les deux mais j’aimerais un jour arriver à mêler le pas drôle et le drôle. C’est ma quête ».

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