Didier Chouchan, agent double à Millau

  • Didier Chouchan évolue avec Millau en Fédérale 3.
    Didier Chouchan évolue avec Millau en Fédérale 3. CP
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Maxime Roualdés

Rugby. Troisième ligne de Millau, le rugbyman Didier Chouchan est également agent de joueurs professionnels. L’ex-avant de Biarritz et de Montpellier a une quarantaine de sportifs à sa charge.

"L’un des rares agents intègres."  Ces mots sont extraits du livre de Marc Lièvremont. Ils décrivent Didier Chouchan, troisième ligne de Millau mais également agent de joueurs depuis plus de deux ans. Un rôle qu’on ne lui connaissait pas. Mais c’est sans crainte qu’il se livre sur une fonction quelque peu opaque et récente dans le rugby. "J’ai eu un agent (Jean-Luc Vasquez, NDLR) toute ma carrière. Il va bientôt prendre la retraite et m’a proposé de le suivre pour que je prenne la suite", explique l’intéressé. Il est désormais investi à plein temps dans cette activité née de la professionnalisation du rugby il y a quinze ans.

Reconversion

Son restaurant en région montpelliéraine mis en gérance, Didier Chouchan indique avoir "trouvé sa reconversion" après 14 saisons à vivre du rugby, au plus haut niveau avec Biarritz et Montpellier notamment. Enfin pour le moment, le natif de l’Oise ne peut voler de ses propres ailes malgré la quarantaine de joueurs qu’il a en charge. Car très encadré, le métier d’agent ne peut être exercé pleinement sans l’autorisation de la Fédération. Et pour cela, il faut réussir un examen. "Il est très dur. Je l’ai loupé l’an dernier. Mais je vais le repasser bientôt." En effet, sur une quinzaine de candidats l’an dernier, seul un l’a réussi. Et c’était son cinquième passage devant la FFR...

"L’amour du maillot ? Ça n’existe plus !" 

Le jour où Didier Chouchan sera reconnu par la fédé, il ouvrira une porte: celle des anciens joueurs pros devenus agents. Pour l’instant, c’est le seul. Et pour lui, c’est son côté «plus» : "Ça aide beaucoup car je comprends les appréhensions des joueurs. Prendre une grosse commission n’est pas mon intérêt premier comme beaucoup."  Le milieu des «requins» comme sont surnommés les agents est quant à lui intransigeant.

Et ne fait que peu de place aux nouveaux venus. Ainsi s’occuper de joueurs et conserver un relationnel est très difficile. "La semaine dernière, un joueur est parti chez un autre agent car il lui proposait 100 € de plus !" Le temps de l’agent de circonstance au chapeau et cigare à la bouche amenant son protégé rencontrer un président de club autour d’un houblon est bien loin... "Aujourd’hui, les joueurs ne pensent qu’à l’argent. L’amour du maillot ? Ça n’existe plus! C’est devenu comme le football. Notamment chez les jeunes générations et les étrangers", indique Didier Chouchan

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