A Viviez, Sam Technologies sous tension

  • Les salariés de Sam Technologies Viviez réclament une part du marché de 140 millions d'euros passé avec le groupe allemand Daimler-Mercedes.
    Les salariés de Sam Technologies Viviez réclament une part du marché de 140 millions d'euros passé avec le groupe allemand Daimler-Mercedes. Centre Presse
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François Cayla

ECONOMIE. Le gros contrat remporté par la maison mère de la société, le groupe Arche, sera exécuté dans l'unité lorraine de Villers-la-Montagne, au grand dam de la CGT qui considère que Sam Technologies doit aussi en bénéficier. Le PDG, Patrick Bellity, explique ce choix par une adaptation de l'outil de travail moins onéreuse en Lorraine.

Le marché de 140 millions d’euros tout récemment décroché par le groupe Arche avec Daimler-Mercedes a fait naître un sentiment ambigu au sein de l’usine Sam Technologies, à Viviez, qui reste le fleuron du groupe équipementier automobile. En effet, et comme le soulignent les représentants syndicaux de la CGT, "Sam ne sera pas concerné par ce marché".
Selon le syndicat, "la direction entretenait depuis des mois un rideau de fumée sur ses engagements d’investissements pour le site du Bassin, alors qu’elle demande de nouveaux sacrifices aux personnels". Des personnels qui se sont prononcés à 80% contre "l’accord de compétitivité" - toujours d’actualité - présenté par la direction.

Sam a "créé énormément de richesses"

Les salariés de Sam considèrent avoir "créé énormément de richesses" depuis 1998, équivalentes à "plusieurs millions d’euros de bénéfice net". Des résultats probants qui, selon la CGT, "ont permis de constituer une trésorerie permettant un autofinancement de l’unité viviézoise mais aussi de compenser les pertes d’autres sites du groupe Arche…"

Le syndicat considère que "la grande majorité des 83 millions d'euros investis sur Sam a été financée par l’entreprise elle-même et par des fonds publics. C’est le résultat du travail fourni par les personnels de l’entreprise. Les investissements de ces 15 dernières années ont permis de traverser les crises successives, propres au groupe Arche - qui a tout de même vu ses effectifs passer en 5 ans de 2 200 salariés à 1 045 - ou liées à la conjoncture du marché automobile".

La pérennité de Sam inquiète

La CGT, si elle se félicite de ce contrat qui devrait remettre à flot l’unité de Lorraine, s’interroge sur "qui va payer les investissements nécessaires au développement de ce marché? Les bénéfices de Sam?". La pérennité de Sam Technologies, que certains acteurs locaux autres que syndicaux n’hésitent pas à qualifier de "vache à lait du groupe", est désormais sujette à préoccupation pour la CGT.

De 555 à 454 salariés en 5 ans

"La direction du site vient d’annoncer en CE extraordinaire de nouvelles mesures de chômage partiel, se rajoutant à celles déjà prises, soit trois jours en novembre et trois en décembre". Et d’enfoncer un peu le clou en signalant que "les effectifs de Sam sont passés de 555 salariés en 2008 à 454 aujourd’hui, pour un chiffre d’affaires équivalent à 73 M€".

Une part du marché

Considérant que Sam reste le "vaisseau amiral du groupe", dixit l’actionnaire principal (la famille Michaud), le syndicat CGT considère "comme légitime et logique qu’une part du marché Daimler soit attribuée au site de Viviez". Ce n’est pas gagné.

Appel aux collectivités locales

Les représentants du personnel ont récemment rencontré les élus locaux, afin que "les collectivités territoriales, comme elles l’ont déjà fait au début des années 2000, créent les conditions pour conduire l’actionnaire à investir sur le site viviézois". Des démarches similaires vont être engagées auprès du Département, de la Région et jusqu'au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

"Retour social sur le territoire"

Revendiquant "une implication, un professionnalisme, des efforts - salaires gelés en 2013 - et un attachement viscéral à l’entreprise", les salariés de Sam, par ailleurs "conscients des difficultés du secteur dans une conjoncture difficile", ne veulent pas d’un "accord de compétitivité dégradant les conditions de vie et de travail". Ils revendiquent une "réorientation des richesses créées par Sam vers l’investissement local, les conditions de travail et les salaires". Et de conclure en évoquant "un juste retour social sur le territoire" et à ce "centre de développement et de recherches promis depuis (trop) longtemps".

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