Seriez-vous prêt, malgré le coût, à franchir le pas de l'éco-construction?

  • La construction de l'éco-lotissement du Frêne a bénéficié de l'implication des élus locaux et de l'accompagnement du Conseil d'architecture de l'Aveyron (CAUE). Elle a été citée en exemple lors de rencontres interrégionales à Toulouse et a reçu la visite d'élus de l'Ariège et de responsables du ministère du Logement ainsi que de l'université de Limoges.
    La construction de l'éco-lotissement du Frêne a bénéficié de l'implication des élus locaux et de l'accompagnement du Conseil d'architecture de l'Aveyron (CAUE). Elle a été citée en exemple lors de rencontres interrégionales à Toulouse et a reçu la visite d'élus de l'Ariège et de responsables du ministère du Logement ainsi que de l'université de Limoges. Laure Raynal Bermon
Publié le
Olivier Courtil

HABITAT. La construction de l'éco-lotissement de Laguiole aura demandé trois ans d'efforts. Aujourd'hui, 12 des 16 lots ont trouvé preneur. Une démarche exemplaire qui ne va pas sans contraintes. 

L’exemplarité de l’éco-lotissement témoigne de son aspect novateur mais aussi de la difficulté à se concrétiser. Un constat qui fait l’unanimité des propriétaires.

"Tout est plus cher, les matériaux, le coût de l’isolation, de l’imperméabilité et toutes ces normes qui font augmenter le prix initial et le temps perdu car cela nécessite à chaque fois une modification à faire voter en conseil municipal", disent en chœur Thierry, originaire de Lorraine, Yannick de Maine-et-Loire, le jeune couple Émilie et Alexandre ou encore Bérangère, originaire du Cantal.

Tous admettent que leur choix est avant tout celui de l’opportunité de s’installer et non de s’engager dans une démarche éco-citoyenne. Le coût évidemment a refroidi. "Plusieurs rencontres ont aussi eu lieu avec l’architecte qui était en décalage avec nos souhaits. Comme le fait d’imposer le garage non attenant à la maison pour des économies d’énergie alors qu’ici à Laguiole, avec le froid et la neige, c’est tout de même bien plus confortable de ne pas avoir à sortir pour rejoindre sa maison".

Panneaux solaires

Martine et Michel Raynal, écologistes convaincus - lui étant ancien chauffagiste de métier - admettent aussi que la tache fut compliquée. "Ils sont allés loin dans les contraintes." Mais leur habitat contemporain - mêlant les matériaux, jouant avec la lumière pour gagner une heure à une 1h30 de soleil de plus par rapport au bourg, l’installation de 17 m2 de panneaux solaires pour chauffer leur maison - est une réussite. Preuve de leur ténacité, preuve que l’habitat de demain est possible. Et sans doute vital à la vue des déréglementations climatiques annoncées et de la hausse du coût des matières premières.

C’est bien ce qu’ont mis en avant Jean-Yves Puyo, l’architecte et urbaniste basé à Toulouse et Philippe Barral, du bureau d’études VRD Concept, ingénieur VRD installé à Montauban. "On a mis au point des techniques innovantes et économes tout en travaillant avec ce qui existe sur le terrain". Et d’énumérer: "Mise en place de la voie à sens unique, les eaux pluviales gérées par un fossé et un bassin caché dans le paysage, zéro mètre cube de terre évacué, raccordement du quartier au village par un petit chemin qui devient un lieu de promenade, orientation au soleil des maisons, terrain livré avec des haies composées d’essences locales sans arrosage ni engrais ni pesticide servant aussi de brise-vent, construction de petits murs de pierre pour l’esthétique et pour garder l’image de l’Aubrac avec des dalles et cailloux locaux."

Un éco-lotissement sort de terre à Laguiole

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