La Marcillacoise Chantal Bois veut courir 200 km en 24 heures

  • Chantal Bois vient de participer à la Diagonale des Fous sur l'île de la Réunion et au Grand Raid des Pyrénées.
    Chantal Bois vient de participer à la Diagonale des Fous sur l'île de la Réunion et au Grand Raid des Pyrénées. DR
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Aurélien Parayre

PORTRAIT. La quadra marcillacoise a enchaîné ces dernières semaines le Grand Raid des Pyrénées et la Diagonale des Fous à moins de deux mois d’intervalle ; deux formats de course en nature parmi les plus difficiles de la planète. Son défi en 2014: passer la barre des 200 km parcourus en 24 heures...
 

Elle l’avoue sans sourciller. Trois petites semaines qu’elle est rentrée de l’île de la Réunion, mais Chantal Bois n’a "pas totalement récupéré". D’ailleurs, la Lotoise d’origine, vivant depuis presque 20 ans sur les hauteurs de Marcillac, n’a pas encore repris goût à retrouver ses sentiers d’entraînement. Ceux qu’elle visite "au minimum quatre fois par semaine" et "jusqu’à 5 heures" d’affilée. Bien sûr, son mètre 57 a déjà tracé la route, mais tranquillement, avec "(son) groupe de la section Athlé Vallon".

Grand Raid des Pyrénées et Diagonale des Fous

Rien à voir avec ce qu’elle s’est astreinte à avaler depuis janvier et le début de la préparation à son double objectif: prendre part à deux des plus éprouvantes courses en nature au monde, le Grand Raid des Pyrénées et la Diagonale des Fous. Deux ultra-trails dont les départs sont séparés de moins de deux mois. Au menu des deux: plus de 160 bornes et un dénivelé frisant les 10000 m.

À 46 ans, l’instit’enseignant à Cransac a époustouflé tout son monde, ses trois enfants et son mari en tête. 7e féminine et 3e en vétérans I fin août dans les Hautes-Pyrénées -"(son) ultra préféré"-, celle qui a débuté les formats très longs en nature en 2011 par ce qui est considéré par beaucoup comme La Mecque de la discipline, l’UTMB dans les Alpes, a aussi pris une 12e place en V1 sur les rampes du Piton de la Fournaise.

"J’aurais pu faire mieux, mais enchaîner les deux, c’est compliqué, souffle-t-elle. Je suis partie à la Réunion pour vivre une aventure, pas pour faire un classement." Et à ce niveau, Chantal Bois a été servie.

Près de 48 heures de course sans dormir

Ses 47 heures 59 minutes et 6 secondes de course, sans dormir, ont été mouvementées, dignes du caractère "mythique" que tous, elle compris, accolent à l’épreuve. "Cette course fait rêver. Elle est difficile au regard de la nature du terrain très accidenté. Avec des passages extrêmement escarpés, il faut être vigilant, ne jamais se relâcher. Sans compter qu’il fait très chaud le jour et qu’il gèle la nuit." La Marcillacoise n’a ainsi pu éviter la chute. Mais elle ne s’est retrouvée au sol qu’une seule fois. Du moins une seule liée à la topographie du terrain.

Réveillée par son téléphone

Car à terre, elle y est restée plus longtemps. "J’ai eu des passages à vide durant la deuxième nuit. Avec des chutes de tension qui m’ont poussée à m’allonger à quatre reprises. Sous la surveillance d’un infirmier d’abord." Et aussi toute seule: "Je me suis étendue sur le bord d’un sentier. Pour ne pas que je m’endorme trop longtemps, j’ai téléphoné à mon mari en lui demandant de me rappeler 20 minutes plus tard..."

"Parce que je suis endurante", voilà comment celle qui a commencé à courir en 1999 et qui a bouclé son premier marathon -à Paris- en 2004 explique son envie irrépressible de s’aligner sur des formats si longs. À n’en pas douter parce qu’elle a, aussi, un mental d’acier.

"Je me dis que je ne peux pas abandonner"

Alors justement, quelles sont ses recettes psychologiques? À quoi pense-t-elle durant ses frénétiques avancées? "Je me dis que je me suis entraînée pour ça, que j’ai fait des sacrifices pendant trois ou quatre mois, que je ne peux pas abandonner. Je pense à ma famille. Mais jamais au quotidien ou aux soucis qui vont avec." Son autre clé: "Je me dis que je pars pour une grande randonnée. Pas pour 160 bornes, surtout pas. Mon objectif à chaque ravitaillement est juste de rejoindre le prochain, et ainsi de suite."

196 kilomètres en 24 heures

Habituée des places d’honneur lors des trails longues distances, Chantal Bois s’est aussi fixé d’autres défis. Évidemment tout en longueur. Comme passer la barre des 200 km parcourus en 24 heures, "mon record est aujourd’hui à 196". Discipline dont le championnat de France 2014 a lieu à Portet-sur-Garonne en avril prochain. Les courses à étapes la titillent aussi. Devinez pourquoi?

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