Présidentielle aux Maldives: retour aux urnes après des mois d'instabilité

  • Le président des Maldives Mohammed Waheed Hassan vote à Malé, le 9 novembre 2013
    Le président des Maldives Mohammed Waheed Hassan vote à Malé, le 9 novembre 2013 AFP - Adam Sireii
  • Bureau de vote à Malé, le 9 novembre 2013
    Bureau de vote à Malé, le 9 novembre 2013 AFP - Ishara S.Kodikara
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AFP

Les citoyens des Maldives ont commencé à voter samedi matin pour élire un président et sauver une jeune démocratie mise à mal par les accusations de manipulation contre l'opposition, dans un pays dont la manne touristique dépend de la stabilité.

"Le vote a démarré dans 475 bureaux de vote à travers les Maldives et dans plusieurs capitales étrangères où vivent des Maldiviens", a indiqué à l'AFP une responsable de la commission électorale, Aishath Reema.

Les résultats sont attendus dans la nuit de samedi à dimanche. Si aucun des trois candidats n'obtient plus de 50% des voix dès le premier tour, un second tour est prévu dès dimanche, a-t-elle ajouté.

La constitution de 2008 stipule en effet qu'un nouveau président doit être élu avant le 11 novembre. Elle ne prévoit aucun intérim et le pays serait menacé de chaos en cas de vacance du pouvoir.

Un premier tour de la présidentielle s'est tenu le 7 septembre mais la Cour suprême de l'archipel l'a annulé en raison d'irrégularités supposées, alors que le scrutin semblait s'être déroulé sans incidents.

Un nouveau scrutin fixé au 19 octobre avait été reporté in extremis, tous les candidats n'ayant pas approuvé les listes électorales, selon l'argumentaire de la police qui a invoqué un arrêt de la même Cour suprême.

L'ex-président des Maldives Mohamed Nasheed, qui affirme avoir été poussé à la démission en février 2012 à la suite d'une conjuration des élites, a dénoncé de nouvelles manœuvres visant à le priver de la victoire.

Une analyse que partagent la plupart des chancelleries occidentales.

Premier président démocratiquement élu, en 2008, avant d'être renversé en 2012, Mohamed Nasheed, 46 ans, était arrivé largement en tête le 7 septembre mais avec un score insuffisant (45,45%) pour l'emporter dès le premier tour.

Après son départ, il avait été remplacé par Mohamed Waheed, qui a décidé de ne pas se présenter pour cette nouvelle élection, après avoir atteint seulement 5% des voix lors du vote de septembre.

Le principal adversaire de Nasheed est Abdullah Yameen, demi-frère de Maumoon Abdul Gayoom, autocrate qui a régné sur les Maldives et ses 350.000 habitants - des musulmans sunnites - pendant 30 ans, jusqu'aux premières élections libres de 2008.

Abdullah Yameen avait recueilli 25,35% des suffrages le 7 septembre.

Arrivé en troisième position, Qasim Ibrahim est à l'origine du recours contre la façon dont s'est déroulé le scrutin de septembre. Son annulation par la Cour suprême, dont les juges sont réputés proches du clan Gayoom, lui a permis de revenir dans la course.

"Nous observons avec une inquiétude croissante certaines tendances troublantes à l’œuvre dans les élections aux Maldives", a déclaré jeudi à la presse la nouvelle secrétaire d'Etat adjointe américaine pour l'Asie du Sud et l'Asie centrale, Nisha Biswal.

Pour le secrétaire d'Etat au Foreign Office britannique, Hugo Swire, les recours contre les résultats de l'élection présidentielle "apparaissent de plus en plus comme des tentatives de priver les habitants des Maldives de leur droits électoraux".

Source : AFP

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