Environnement : comment la France pourrait tourner le dos aux décharges

  • La France veut réduire de moitié d’ici 2020 les millions de tonnes de déchets qu’elle enfouit chaque année dans ses décharges.
    La France veut réduire de moitié d’ici 2020 les millions de tonnes de déchets qu’elle enfouit chaque année dans ses décharges. AFP
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Environnement. Les décharges sont encore plus de 240 en France et engloutissent chaque année quelque 24 millions de tonnes de détritus des ménages et des entreprises, l'équivalent chaque jour du poids de six Tours Eiffel.

La France veut réduire de moitié d’ici 2020 les millions de tonnes de déchets qu’elle enfouit chaque année dans ses décharges, un combat contre le gaspillage qui nécessite des investissements à la hauteur de l’objectif, s’accordent experts, industriels et écologistes. Malgré des progrès, c’est donc encore près d’un quart des quelque 92 millions de tonnes de déchets non dangereux générés par an en France (hors BTP et agriculture) qui finissent dans un trou, souvent sans être passées par un centre de tri.

Objectif ambitieux

Le gouvernement veut réduire de moitié ce chiffre en 2020 (par rapport à 2010), soit un progrès deux fois plus rapide que ces dix dernières années. Comment l’atteindre? À l’occasion de la semaine de réduction des déchets qui s’achève aujourd’hui, le ministre de l’Écologie Philippe Martin a reconnu que l’objectif était "très ambitieux".

Etendre le tri sélectif

Les industriels de la propreté jugent que le gouvernement se berce d’illusions."L’objectif est réaliste, en tout cas atteignable. D’ici 2020 ? Joker", esquive Marc Cheverry, chef du service prévention et gestion des déchets à l’Ademe. Trier davantage les déchets des entreprises, moderniser les centres de tri, collecter séparément les déchets «verts» (tontes de pelouse, tailles de haie...) ou biodégradables (restes alimentaires), étendre le tri sélectif à tous les plastiques, sans oublier de fabriquer des produits qui génèrent moins de déchets: autant de chantiers qui permettraient selon lui d’atteindre le cap fixé.

Un effort d'investissement nécessaire

"Cela dépendra beaucoup des politiques publiques et de la capacité à accompagner les acteurs dans un effort d’investissement qui reste encore assez considérable", dit-il. "Aujourd’hui, les élus disent plutôt qu’ils ont déjà fait beaucoup d’efforts, que la gestion des déchets coûte de plus en plus cher aux ménages et qu’ils ne feront pas davantage sans nouvelles sources de financement", constate l’expert, alors que s’approchent les élections municipales. Les industriels de la propreté se montrent eux aussi partagés sur l’objectif annoncé, selon eux sans concertation. Forts de leurs propres plans pour diminuer la mise en décharge, ils jugent que le gouvernement se berce d’illusions.

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