Avec les nouvelles technologies, de nouvelles pédagogies

  • Une institutrice explique le fonctionnement de Twitter à une classe de CE1 à l'aide d'un tableau informatique interactif, le 05 décembre 2011 à l'école privée Immaculée Conception de Seclin
    Une institutrice explique le fonctionnement de Twitter à une classe de CE1 à l'aide d'un tableau informatique interactif, le 05 décembre 2011 à l'école privée Immaculée Conception de Seclin AFP/Archives - Philippe Huguen
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AFP

Classe "inversée", "twissertation", participation d'élèves handicapés en gym grâce aux tablettes: avec les nouvelles technologies, des enseignants expérimentent de nouvelles pédagogies, comme le montrent des expériences présentées au salon Educatec/Educatice à Paris cette semaine.

Des élèves de CE1 de Saint-Rémy sur Bussy (Marne) travaillent certaines compétences en "pédagogie inversée". En classe sur ordinateur, ils découvrent une "capsule" (courte séquence vidéo) avec un casque.

"Ils peuvent la revoir plusieurs fois, à leur rythme", explique Mme Loestcher, une de leurs institutrices. Ce n'est pas une leçon mais "un apport de connaissances", afin qu'ils arrivent "avec un bagage pour travailler ensemble".

Au pied du tableau numérique interactif (TNI), les écoliers expliquent à leur autre maîtresse ce qu'ils ont compris, les élèves en difficulté d'abord.

Après avoir déterminé si une phrase est négative ou pas, compris que devant une voyelle "ne" devient n', ils glissent chaque exemple dans la bulle "oui" ou "non" avec un stylet.

Puis ils confectionnent un schéma: la phrase négative sert "à dire non", à "trouver le verbe", peut comporter "ne...pas", "ne...plus", "ne...jamais". Ils garderont cette "carte mentale" dans leur cahier.

A la maison, l'enfant n'a pas besoin d'apprendre la leçon", rapporte une maman. "Les mots lui reviennent, c'est lui qui l'a fait".

"Je recherchais une méthode de travail un peu motivante", explique Mme Loestcher, qui garde un souvenir "un peu ennuyeux" de sa scolarité et a repris l'expérience d'une collègue. Préparer les capsules, "c'est long. On invente un peu tous les jours".

"Reconcilier saveur et savoir"

D'autres utilisent les réseaux sociaux, comme l'instituteur parisien Alexandre Acou, avec sa "twittclasse". Les messages de @Classe_Acou servent surtout à valoriser le travail des écoliers, mais permettent aussi de jouer aux échecs avec une autre classe.

Première règle: "on ne copie aucune faute d'orthographe". "ça nous permet d'apprendre à s'exprimer, faire une éducation aux médias responsable", explique l'enseignant.

Ghislain Dominé, professeur d'histoire-géographie à Wattrelos (Nord) voit Twitter comme "une passerelle" permettant d'accéder à des données fraîches, comme ces photos de New York en temps réel.

Quand ses élèves travaillent sur le château de Versailles, ils peuvent dialoguer avec des touristes dans la galerie des Glaces, leur demander des clichés qui leur font défaut. Sur l'Union soviétique, des élèves bilingues d'Europe de l'Est peuvent aussi y contacter des chercheurs.

"Les réseaux sociaux ont une vertu, réconcilier saveur et savoir", estime Caroline Duret, professeur de lettres à Chambery, dont les élèves ont adapté Le père Goriot sur Facebook, ou transposé des scènes théâtrales de Ruy Blas dans le genre poétique. Pour cet exercice, "il faut avoir déjà fait une lecture impliquée, experte du texte".

Autre possibilité, la "twissertation". "Quand les élèves arrivent en seconde, la dissertation leur fait un peu peur", relève Françoise Cahen, professeur de lettres à Alfortville. "On peut leur montrer que c'est une phrase après l'autre. L'écriture courte instantanée permet l'écriture longue". Les réseaux sociaux "permettent aussi aux enseignants de se sentir moins seuls dans des pratiques nouvelles".

Avec des tablettes, Florian Colombat, professeur de sport dans l'académie de Grenoble, a réussi l'an dernier à intégrer deux élèves myopathes en fauteuil roulant qui n'avaient jamais fait de sport à l'école. Ils ont d'abord arbitré leurs camarades, les ont filmés et photographiés, ont analysé leurs performances avec eux. Puis ils ont fini par participer physiquement: la sarbacane, notée au brevet, et le badminton.

Pour "faire avancer la réflexion autour des pratiques pédagogiques" alors que la France est en retard sur le numérique, Microsoft à mis à la disposition des enseignants une "classe immersive" à Issy-les-Moulineaux avec 3D, dalle tactile, sol interactif... En un an, elle a accueilli plus de 2.250 élèves de 75 écoles, selon Laurence Lafont Galligo, qui dirige la division secteur public du groupe.

Source : AFP

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