En Aveyron, les ruches disparaissent à vue d'oeil

  • Jérôme de Lescure (au premier plan), président de l’Abeille de l’Aveyron, est à la tête d’un syndicat qui regroupe environ 500 apiculteurs.
    Jérôme de Lescure (au premier plan), président de l’Abeille de l’Aveyron, est à la tête d’un syndicat qui regroupe environ 500 apiculteurs. Philippe Henry
Publié le , mis à jour
Philippe Henry

Selon l'Abeille de l'Aveyron, le syndicat représentatif des apiculteurs, 30 % des ruches du département ont disparu en 2013. Un mois de mai pluvieux et l'emploi de pesticides, y compris par les particuliers, expliquent ce désastre.

L’année 2013 aura été particulièrement difficile pour les apiculteurs aveyronnais et hexagonaux. Jérôme de Lescure, président de l’Abeille de l’Aveyron, en a fait l’amer constat lors de l’assemblée générale du syndicat qui s’est tenue ce week-end  à Onet-le-Château.

Devant près de 150 apiculteurs, il a rappelé "que les conditions météorologiques difficiles du mois de mai ont eu des conséquences désastreuses sur les ruchers du département". Ainsi, près de 30 % des ruches auraient été abandonnés. Une observation locale confirmée au niveau national par Daniel Bonnafous, représentant de l’Union nationale de l’apiculture française et président de l’Abeille tarnaise.


Car, s’il est toujours difficile d’évaluer le nombre de ruches en France, il est possible de mesurer la quantité de miel produite sur l’Hexagone. Et celle-ci ne cesse de diminuer : en 2012 elle a été de 20 000 tonnes, elle passera à 16 000 tonnes en 2013. La production française s’élevait à 35 000 tonnes il y a 10 ans de ça.
Cette baisse de la production est à mettre essentiellement sur le compte de l’emploi des produits phytosanitaires auxquels l’abeille est particulièrement sensible. "Les jardiniers du dimanche sont encore nombreux à utiliser des pesticides en trop grande quantité", assure Daniel Bonnafous.

Le rucher école de Rodez agrandi

Les apiculteurs espèrent beaucoup de l’adoption de la proposition de loi par le Sénat de l’interdiction à l’horizon 2020 pour les employés municipaux, notamment, de l’utilisation de pesticide, et à partir de 2022 pour les particuliers.
De bonnes nouvelles ont toutefois été annoncées lors de cette assemblée générale. Plusieurs projets vont être mis en place en 2014 avec notamment l’agrandissement du rucher école de Rodez.

Environ 80 personnes se succèdent ainsi tous les ans à Rodez et Millau pour découvrir le métier d’apiculteurs. Un réseau d’alerte sera mis en place dans le but de renforcer les liens entre apiculteurs. Aussi, le syndicat a émis la volonté de créer une foire aux miels, comme à Castres ou Montauban. Enfin, des partenariats avec d’autres associations de l’Aveyron, comme la fédération des commerçants, et la mairie de Rodez, seront renouvelés.
 

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