Venezuela: le président Maduro face au verdict des municipales

  • Un Vénézuélien cherche son nom sur les listes électorales pour les municipales dans un bureau de vote de Caracas, le 8 décembre 2013
    Un Vénézuélien cherche son nom sur les listes électorales pour les municipales dans un bureau de vote de Caracas, le 8 décembre 2013 AFP - Leo Ramirez
  • Un homme vote dans un bureau de vote de Caracas, le 8 décembre 2013
    Un homme vote dans un bureau de vote de Caracas, le 8 décembre 2013 AFP - Leo Ramirez
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AFP

Les Vénézuéliens étaient aux urnes dimanche pour des élections locales faisant figure de premier test politique pour le président Nicolas Maduro, élu de justesse en avril dernier et confronté depuis à de graves difficultés économiques.

M. Maduro, héritier politique de Hugo Chavez, décédé en mars d'un cancer, a appelé ses concitoyens à voter en masse dimanche, se référant une nouvelle fois à l'héritage de son charismatique prédécesseur, au pouvoir de 1999 à 2013. "Que tous les patriotes aillent voter, pour offrir en ce jour une victoire à notre commandant (Hugo Chavez) et garantir la paix et le futur de la patrie", a-t-il exhorté sur son compte Twitter.

Dans plusieurs régions du pays, les Unités de bataille Bolivar Chavez (UBCH), composées de jeunes militants "chavistes", ont commencé très tôt à mobiliser les sympathisants du gouvernement pour qu'ils aillent voter. Et dès l'aube, des dizaines de milliers de partisans du gouvernement ont formé des files d'attente devant une partie des quelque 13.500 bureaux ouverts dès 06H00 locales (10H30 GMT).

De son côté, l'opposition a coordonné des opérations de covoiturage sur les réseaux sociaux pour éviter de perdre les voix de partisans privés de moyen de transport.

Mais les élections locales peinent généralement à mobiliser au Venezuela, avec une participation moyenne de 50% ces dernières années. En fin de matinée, des journalistes de l'AFP constataient que l'affluence paraissait moindre que lors des précédents scrutins.

"Il faut aller voter pour infliger une défaite au gouvernement, ce pays est au fond du trou. Jamais on a eu à faire autant la queue pour tout, l'insécurité nous ronge", plaidait Neida Pernia, une commerçante de 48 ans venue voter à Chacao, quartier aisé de Caracas.

Ces élections offrent en effet l'occasion de mesurer l'adhésion des Vénézuéliens au gouvernement socialiste de M. Maduro. Le leader de l'opposition Henrique Capriles, défait par M. Maduro d'une courte tête (1,49% des voix) à la dernière présidentielle, a qualifié le scrutin de "moment historique" pour mesurer le rapport de forces après 14 années de gestion "chaviste".

Nicolas Maduro, perçu dans ses premiers mois comme impuissant face à aux pénuries, à l'inflation galopante (54% depuis janvier) et à l'explosion du dollar sur les marchés parallèles, s'est démené ces dernières semaines pour reprendre la main sur l'économie du pays aux plus importantes réserves mondiales de pétrole.

Le 20 novembre, il a obtenu du Parlement des pouvoirs spéciaux lui permettant de légiférer par décret pendant un an afin de lutter contre la corruption et répondre à la "guerre économique" déclenchée selon lui par des secteurs de l'opposition avec l'appui de Washington et de certains acteurs économiques.

Autoproclamé "président justicier", M. Maduro a immédiatement pris une série de mesures pour forcer la baisse des prix, notamment de l'électroménager et des véhicules.

Selon certains sondages, le volontarisme affiché par M. Maduro et ces mesures teintées de populisme sont favorablement accueillies par une frange importante de la population. Même si certains continuent de se plaindre du haut degré de corruption et de l'insécurité qui gangrènent le pays.

Plus de 80% des municipalités aux mains du parti au pouvoir

Pour ce 17e scrutin national au Venezuela en moins de 15 ans, les quelque 19 millions d'électeurs sont appelés à élire 337 maires et 2.455 conseillers municipaux, sous la surveillance de quelque 120.000 soldats.

Fort d'une solide implantation locale, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) contrôle actuellement plus de 80% des municipalités, et les enquêtes laissent entendre qu'il pourrait en conserver environ les deux tiers.

Pour la Table de l'unité démocratique (MUD), la principale coalition de l'opposition, ces élections seront tout autant déterminantes pour évaluer son implantation.

Aux yeux de l'opposition, qui contrôle une cinquantaine de municipalités, le doublement de ses mairies constituerait un résultat satisfaisant, même si cela en laisserait environ 230 au PSUV.

Mais le plus grand défi de la MUD réside dans le maintien de sa domination sur les grandes villes, et surtout sur la "super-mairie" de la Métropole de Caracas (composée de cinq communes) et la ville côtière et pétrolière de Maracaibo.

Si à Caracas l'opposant Antonio Ledezma devrait sauf surprise se maintenir, la maire sortante de Maracaibo Eveling Trejo apparaît en mauvaise posture face au jeune candidat socialiste Miguel Perez Pirela.

Les premiers résultats sont attendus environ trois heures après la clôture des opérations de vote, prévue vers 18H00 locales (22H30 GMT).

Source : AFP

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