Hommage à Mandela: danse sous la pluie et émotion à Soweto

  • La foule danse et chante pendant la cérémonie d'adieu à Mandela le 10 décembre 2013 au stade Soccer City de Soweto
    La foule danse et chante pendant la cérémonie d'adieu à Mandela le 10 décembre 2013 au stade Soccer City de Soweto AFP - Roberto Schmidt
  • Un portrait de Mandela et un drapeau sud-africain brandi lors de la cérémonie d'adieu le 10 décembre 2013 au stade Soccer City de Soweto
    Un portrait de Mandela et un drapeau sud-africain brandi lors de la cérémonie d'adieu le 10 décembre 2013 au stade Soccer City de Soweto AFP - Roberto Schmidt
  • La foule danse et chante pendant la cérémonie d'adieu à Mandela le 10 décembre 2013  au stade Soccer City de Soweto
    La foule danse et chante pendant la cérémonie d'adieu à Mandela le 10 décembre 2013 au stade Soccer City de Soweto AFP - Pedro Ugarte
  • La foule arrive en dansant et en chantant le 10 décembre 2013  au stade Soccer City de Soweto pour la cérémonie d'adieu à Mandela
    La foule arrive en dansant et en chantant le 10 décembre 2013 au stade Soccer City de Soweto pour la cérémonie d'adieu à Mandela AFP - Pedro Ugarte
Publié le
AFP

Des dizaines de milliers de Sud-Africains, des convois présidentiels, des stars et des politiques: son pays et le monde convergeaient mardi vers Soweto, unis par la fierté de rendre à Nelson Mandela un hommage digne de ce géant du XXe siècle.

Les jours qui ont suivi la mort du héros de la lutte anti-apartheid, survenue jeudi, "j'ai pleuré. Mais aujourd'hui est un jour de célébration", lançait Luyanda, une étudiante de 19 ans en esquissant un pas de danse à son arrivée au stade de Soccer City, près de Johannesburg.

Comme elle, des masses de Sud-Africains s'étaient levées à l'aube, bravant la pluie, pour emprunter des transports en commun jusqu'au stade, où une cérémonie officielle d'hommage au père de la Nation doit commencer à 11H00 (09h00 GMT).

Au même moment, sur les aéroports de Johannesburg et Pretoria, les délégations étrangères se succédaient à un rythme soutenu: le président américain Barack Obama et sa femme Michelle, le président François Hollande et deux ministres, le vice-président chinois Li Yuanchao...

Une centaine de dirigeants doivent assister à la cérémonie, ainsi que des dizaines d'anciens leaders, des personnalités du monde du sport ou de la culture, qui se retrouveront dans les gradins avec 80.000 personnes.

"On nous avait suggéré de mettre une cravate noire", a raconté le Premier ministre britannique David Cameron à son arrivée dans le stade, où le chanteur Bono ou l'actrice Charlize Theron avaient déjà pris place.

"Mais quand on entend cette clameur, quand on voit l'atmosphère de fête qui règne ici, il devient évident que les Sud-Africains veulent dire au revoir à ce grand homme, mais aussi célébrer sa vie et son héritage. Et je pense qu'ils ont raison."

Brandissant des drapeaux sud-africains, enveloppés dans des tissus noir, jaune et vert -- les couleurs du Congrès national africain (ANC), le parti de Mandela --, les Sud-Africains reprenaient en chœur des chants de la lutte contre le régime raciste.

Dans leur répertoire: "Siyaya e Pitoli" (Nous allons à Pretoria - la capitale, symbole du pouvoir), Shosholoza (le bruit des trains qui amenaient les Noirs travailler dans les mines)...

Viva Tata Madiba

Mpumi Tshabalala, 29 ans, a dormi devant le stade de Soweto. "Mandela a fait tellement pour l'Afrique du Sud. Venir, c'est le mieux que je puisse faire pour lui. C'est un honneur pour moi d'être ici", s'est émue la jeune femme. "La pluie c'est un signe de bénédiction en Afrique", a ajouté une dame de 52 ans, parmi les premières à prendre place dans les gradins

Quelques centaines de personnes avaient attendu dès l'aube à Park Station, la gare centrale de Johannesburg, le train --gratuit pour l'occasion-- devant les conduire au stade. D'autres venaient en bus, gratuits eux aussi.

A l'arrivée, ils étaient accueillis par un chaleureux "Bienvenue! Soyez tous les bienvenus! Viva Tata Madiba, Viva!" lancé par haut-parleur. La foule répondait par des "Viva!", comme dans les meetings de l'ANC. "Les Blancs ne savent pas toujours par quoi les gens sont passés pendant la lutte contre l'apartheid", a lancé de son côté Marcel Boezaart, un Afrikaner de 26 ans, dans le même train.

"Je vais à la cérémonie pour rejoindre le sentiment national, pour sortir de ma bulle", a-t-il relevé, alors que Sud-Africains noirs et blancs vivent toujours des vies très séparées près de vingt ans après la fin de l'apartheid.

A la tribune, Barack Obama et le président cubain Raul Castro mettront leurs différends entre parenthèses pour saluer la mémoire du Nobel de la Paix 1993.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le président sud-africain Jacob Zuma et les dirigeants de pays émergents (Brésil, Chine, Inde) figurent aussi sur la liste des orateurs.

Leurs discours seront précédés du témoignage d'Andrew Mlangeni, qui fut détenu pendant de longues années avec Nelson Mandela sur l'île-bagne de Robben Island sous le régime d'apartheid, et des interventions de membres de la famille.

Tous devraient saluer le parcours exemplaire d'un homme qui a passé vingt-sept ans en prison pour avoir combattu la ségrégation raciale dans son pays avant de négocier une transition pacifique parachevée par son élection à la présidence, en 1994. Une fois au pouvoir, le champion de la lutte pour l'égalité s'est mué en grand réconciliateur, multipliant les gestes de pardon envers ses anciens oppresseurs blancs.

Après la cérémonie d'hommage officiel, mardi, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.

Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud-est rural du pays, la terre des ancêtres xhosas de Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.

Source : AFP

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