La Cité du cinéma de Luc Besson visée par une enquête préliminaire

  • Le directeur général de EuropaCorp, Christophe Lambert, le 16 octobre 2013 à Tremblay-en-France
    Le directeur général de EuropaCorp, Christophe Lambert, le 16 octobre 2013 à Tremblay-en-France AFP/Archives - Eric Piermont
  • Photo prise le 29 février 2008 du producteur et réalisateur Luc Besson posant à Saint-Denis, dans les futurs locaux de son ambitieux projet de Cité du cinéma
    Photo prise le 29 février 2008 du producteur et réalisateur Luc Besson posant à Saint-Denis, dans les futurs locaux de son ambitieux projet de Cité du cinéma AFP/Archives - Stéphane de Sakutin
  • Luc Besson le 29 février 2008 à Saint-Denis, lors de la présentation aux journalistes de la maquette de son projet de Cité du cinéma
    Luc Besson le 29 février 2008 à Saint-Denis, lors de la présentation aux journalistes de la maquette de son projet de Cité du cinéma AFP/Archives - Stephane de Sakutin
  • Le cinéaste français Luc Besson, le 9 décembre 2013 à Rust
    Le cinéaste français Luc Besson, le 9 décembre 2013 à Rust DPA/AFP/Archives - Patrick Seeger
Publié le
AFP

Le "Hollywood à la française" de Luc Besson intéresse la justice: le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur la Cité du cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Diligentée lundi et confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales de la police judiciaire, l'enquête fait suite à un signalement de la Cour des comptes portant sur les conditions de financement de la construction et du fonctionnement de la Cité du cinéma.

Prenant "acte" de cette annonce, la société EuropaCorp de Luc Besson a déclaré jeudi soir à l'AFP que "cette enquête sera(it) nécessairement pour elle l'occasion de démontrer, preuves à l'appui, qu'aucune incrimination ne la concerne".

Dans une "note confidentielle" révélée mi-novembre par Le Parisien, les magistrats de la rue Cambon avaient évoqué des faits susceptibles d'êtres reconnus comme "délit de détournement de fonds publics et de recel de ce délit".

La note avait été communiquée à la garde des Sceaux Christiane Taubira, avant qu'elle ne soit transmise au parquet de Paris qui a donc décidé d'enquêter.

Selon des extraits alors publiés par Le Parisien, les auteurs de la note écrivaient que "le financement public de la Cité du cinéma, décidé contre l'avis des services de l'Etat et de la Caisse des dépôts et consignations, principal financeur du projet", a été effectué "pour permettre l'aboutissement du projet qu'une société privée portait pour son seul bénéfice".

Ils relevaient, selon les extraits parus dans le Parisien, le soutien apporté au projet par les pouvoirs publics pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ainsi que sur la proximité avec les plus hautes sphères du pouvoir de Luc Besson et de certains de ses collaborateurs, comme le directeur général de EuropaCorp, Christophe Lambert.

'Une suspicion infondée'

Installée dans une ancienne centrale thermique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la Cité du cinéma avait été inaugurée en septembre 2012 en l'absence remarquée de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Rappelant qu'elle n'est "que locataire de la Cité du cinéma", EuropaCorp a par ailleurs estimé jeudi que "l'enquête démontrera que, pas plus que ses dirigeants ou actionnaires, elle n'a bénéficié d'un quelconque détournement de fonds publics". "La Cité du cinéma était bien un projet d'intérêt général non seulement pour le département de Seine-Saint-Denis mais aussi au plan national", ajoute la société.

"Le temps est venu de voir levée une suspicion infondée", dit-elle.

En novembre, la société de Luc Besson avait affirmé que la Cité du cinéma avait "été financée par un partenariat public-privé (La Caisse des Dépôts et le Groupe Vinci) et c’est ce modèle de financement qui a permis sa réalisation - sans l'intervention financière de la Seine-Saint-Denis".

Le montage financier de la Cité du cinéma avait été bouclé en 2008 : 170 millions d'euros, dont 140 millions pour l'achat du foncier, détenu à 100% par la société Nef-Lumière (75% la Caisse des dépôts, 25%Vinci) et 30 millions pour la construction des plateaux de tournage via différentes sociétés de Luc Besson et Quinta communications, le groupe du producteur et homme d'affaires tunisien, Tarak Ben Ammar.

Les concepteurs de la Cité du Cinéma affichent l'ambition d'en faire un "Hollywood à la française", le complexe permettant la production en France de films de A à Z, ainsi que l'accueil d'une école de cinéma.

Le réalisateur à succès (Le grand bleu, Nikita) et producteur (Taxi...) a mis douze ans pour mettre sur pied ce projet. Il avait déclaré qu'avoir dû "s'expatrier un an et demi" pour tourner "Le cinquième élément" "l'avait rendu malade".

Source : AFP

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