Un wagon de déchets nucléaires déraille à quelques kilomètres de Paris, sans fuite

  • Des wagons de fret à Drancy le 22 novembre 2007
    Des wagons de fret à Drancy le 22 novembre 2007 AFP/Archives - Jean Ayissi
Publié le
AFP

Un wagon de déchets nucléaires a déraillé lundi à Drancy, sans causer de fuite radioactive, un incident qualifié de "très rare" par Areva et qui alimente les craintes autour de l'une des plus grandes gares de triage de France, à moins de 10 km à vol d'oiseau de Paris.

Vers 16H05, un wagon qui contenait des matières radioactives a déraillé, un essieu sortant du rail, sans se renverser, a relaté la préfecture de Seine-Saint-Denis. L'incident "n'a eu aucune conséquence sur la sécurité, l'ordre public ou l'environnement", a-t-elle assuré à l'AFP, soulignant que "tous les relevés de radioactivité effectués par les pompiers sont négatifs".

"35 pompiers se sont rendus sur place pour effectuer tous les examens radiologiques nécessaires", et "il n'y a pas de radioactivité" à l'extérieur, ont confirmé les pompiers de Paris. Un seul côté du wagon a déraillé, se décalant de 50 centimètres par rapport aux rails, ont-ils précisé.

Sur un cliché pris par la mairie de Drancy, on peut voir un wagon du géant français de l'atome Areva dont au moins une roue, sortie du rail, repose dans le ballast. Les matières radioactives, moins de 10 tonnes de déchets d'uranium, sont enfermées dans un container blanc qui, selon le groupe, pèse à lui seul "une centaine de tonnes" et empêche les fuites.

Parti de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), le combustible usagé devait rallier le terminal Areva de Valognes (Manche), avant d'être transporté jusqu'à sa destination, à une quarantaine de kilomètres de là, l'usine de retraitement de La Hague, selon Areva.

Selon Greenpeace, qui déplore "le manque total d’information des citoyens, des riverains (sur) ces transports qui sillonnent la France toute l’année", le container de 115 tonnes renfermait 6 tonnes de combustible.

Très rare selon Areva

En soirée, les opérations de remise sur les rails étaient en cours. Elles devraient prendre "quelques heures" durant lesquelles le wagon "est gardienné", selon un porte-parole d'Areva.

Ce type d'incident est "très rare", alors qu'il roule environ 200 convois de déchets nucléaires de ce type en France chaque année, a-t-il ajouté. Le groupe a déclenché, comme la SNCF, "un plan d'urgence" et a ensuite "un devoir d'information" de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a-t-il précisé.

Du côté des riverains, cet incident a ravivé les craintes d'un accident grave dans la principale gare de triage en région parisienne, à quelques dizaines de mètres des habitations les plus proches dans une zone très dense.

Le 11 décembre, un wagon de transport d'acide chlorhydrique vide avait déjà déraillé, sans qu'aucune fuite ne fut constatée.

"Qu'on n'attende pas qu'il y ait des morts pour que ces wagons dégagent!", a réagi auprès de l'AFP Jean-Christophe Lagarde, le maire UDI de la commune. Selon lui, "30.000 personnes sont en danger de mort" en cas d'accident grave à Drancy.

Lundi, quand la sirène d'alarme de la gare a à nouveau retenti, "le standard de la mairie a été submergé de coups de téléphone de riverains paniqués", selon la municipalité.

Le collectif des riverains, le Corigat, a exigé "l’arrêt du transit et du stationnement" de ces wagons, tandis qu'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) réclamait l'interdiction de traverser les zones urbaines.

Dotée de 48 voies ferrées, la gare de triage longue de 3 kilomètres à cheval sur trois communes (Drancy, Le Blanc-Mesnil et Le Bourget), accueille chaque année près de 250.000 wagons de marchandise, dont 13.000 chargés de matières dangereuses. Un arrêté préfectoral d'avril 2013 interdit toute nouvelle construction dans un périmètre de 620 mètres autour, sans pour autant proposer de solutions pour les populations vivant dans le secteur.

En octobre, Matignon leur avait promis davantage d'informations sur le transit de wagons de matières dangereuses.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?