Près de 200 espèces d'abeilles répertoriées en Aveyron

  • L’Osmia cornuta, une des nombreuses espèces répertoriées dans le département.
    L’Osmia cornuta, une des nombreuses espèces répertoriées dans le département. Reproduction Centre Presse
Publié le
Olivier Courtil

La situation alarmante des abeilles est connue comme l’est leur incidence sur notre milieu et pas seulement sur le miel.
Un premier inventaire vient de voir le jour à défaut d’antidote.

L’air est toujours mieux qu’ailleurs en Aveyron. "On a la chance d’avoir une diversité mais la situation continue de s’aggraver. Avant il fallait être vigilant l’hiver, maintenant il faut l’être aussi l’été", dit Lucas Baliteau, entomologiste, membre du comité scientifique du Parc naturel régional (PNR) des Grands Causses, qui vient de réaliser le premier inventaire des abeilles sauvages (lire encadré).
"Il y avait des données historiques mais pas d’état zéro. Désormais on pourra comparer et on peut s’interroger". Et des interrogations il en fut question récemment lors d’une soirée-débat proposée par l’association millavoise "Vivre au naturel" où le film "Des abeilles et des hommes"(disponible en DVD depuis la mi-décembre) a été projeté.


Répercussions sur le long terme
Face aux modèles intensifs américains et chinois, l’entomologiste préconise "la méthode douce en maintenant les ruches". Et de poursuivre : "Des apiculteurs se sont soulevés contre les pesticides et les molécules encore présentes malgré leurs interdictions. Le problème est que les répercussions se font sur le long terme et la nature humaine est ainsi faite que l’on ne s’inquiète pas tant qu’on ne le voit pas".
Pour Lucas Baliteau, quatre causes expliquent l’effondrement des colonies d’abeilles à miel : les agents chimiques (produits phytosanitaires), les agents biologiques (frelon asiatique, varroa, champignon, bactéries, soit pas moins de 20 virus), les mauvaises pratiques apicoles (hybridations volontaires ou non entre races très éloignées) et la diminution de la biodiversité florale suite à la monoculture intensive. "Avec ce déclin se pose la question des abeilles à miel. On est obligé d’importer beaucoup".


Des pesticides interdits... en 2020
Les apiculteurs Aveyronnais se sont emparés du sujet lié à leur devenir, avec notamment le rucher école de Rodez qui sera agrandi en 2014 ; et en croisant des doigts pour l’adoption du projet de loi visant à interdire l’utilisation des pesticides par les employés municipaux d’ici… 2020 et 2022 pour les particuliers.
D’ici là, reste à espérer que cela ne soit pas trop tard.  "Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre", estimait Albert Einstein. Inventaire à la clef, le compte à rebours a désormais commencé.
 

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