Municipales : la prise de tête avant la prise des urnes

  • Un appel aux urnes pour les 23 et 30 mars.
    Un appel aux urnes pour les 23 et 30 mars. Archives CP
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Christophe Cathala

Politique. Ce sera l’un des moments forts de l’année avec les élections des 304 conseils municipaux aveyronnais. Et la réforme électorale n’est pas là pour arranger les choses. revue de détail. 

Les élections municipales des 23 et 30 mars seront sans aucun doute le plat de résistance politique de cette année 2014. N’en déplaise aux candidats aux européennes, soumis le 25 mai aux suffrages des Français qui maîtrisent un peu moins les arcanes du fonctionnement communautaire. Pour les municipales, tout est plus simple. Quoique.

Cette année, 49 des 304 communes du département vont changer de régime électoral. Le scrutin évolue en effet en ramenant de 3500 à 1000 habitants, le seuil de population imposant un scrutin de liste à la proportionnelle avec prime majoritaire et parité. N’en jetez plus ! En d’autres termes, les prétendants au conseil municipal de chaque commune de mille habitants au moins, doivent s’insérer dans une liste égale au nombre de conseillers à élire, avec autant d’hommes que de femmes. Et les conseillers communautaires devront être clairement identifiés dans cette liste (et non plus élus par le conseil après le scrutin).

La prime aux sortants

Fini le panachage qui permet de rayer les antipathiques pour faire place à un opposant, sans risquer de changer les majorités. Pour bon nombre de chefs-lieux de cantons, c’est une révolution. Laisser une place obligatoire aux femmes n’est pas chose facile, ces dernières manquant souvent de disponibilité pour s’engager en politique... Mais le plus préoccupant, c’est que cette réforme bride les oppositions. Quelques candidats isolés, portant des contre-projets au conseil sortant, avaient espoir jusqu’alors de s’immiscer dans le débat. Ils devront désormais monter une liste complète, ce qui n’est chose aisée. Alors, bien sûr, les «grandes» villes aveyronnaises ne connaissent pas les affres de la réforme. Ainsi à Rodez, trois listes sont en lice à ce jour pour ravir l’hôtel de ville à celle conduite par le maire sortant Christian Teyssèdre.

Les finances dans la balance

À Millau, Guy Durand à fort à faire avec deux listes à droite et... deux autres listes à gauche. À Villefranche, le maire sortant Serge Roques aura à faire à une liste d’opposition PRG-PS, et peut être aussi le Front de Gauche et le Front national. À suivre. Comme on suivra de près des campagnes parfois tendues à Réquista, Baraqueville, Decazeville ou Espalion... Pour l’heure, bon nombre d’élus n’ont pas décidé s’ils «repartent» ou non. Ils ont jusqu’au 6 mars pour faire acte de candidature. Dans les petites communes, l’instabilité financière, l’absence de garantie concernant les aides de l’État et du Département, pèsent dans la balance. Et la réforme de l’intercommunalité vient ajouter à la confusion. Comment et avec qui conduire les projets? C’est la grande question qui devrait animer la bataille électorale qui, si ce n’est déjà le cas, va s’ouvrir en ce mois de janvier.

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