Cyclisme : Alexandre Geniez vise le doublé Giro-Tour de France

C’est bien connu, l’appétit vient en mangeant. De ce point de vue, force est de constater qu’Alexandre Geniez commence à devenir glouton. Et pour cause, alors qu’il a découvert l’été dernier le plus grand des tours mondiaux-celui de France- puis a participé dans la foulée à sa deuxième Vuelta, l’Aveyronnais de la FDJ.fr s’apprête cette saison à viser sinon le carton plein Giro-France-Espagne, au moins la double participation aux épreuves italienne et française.

"Soyons fous ! Ce sera une belle expérience"

"Mon objectif est de doubler voire de tripler mais il y a tellement de si...", confie-t-il néanmoins, échaudé par une précédente saison où ses espoirs de premier Tour de France ont bien failli s’évanouir avec une mononucléose et une chute. Il n’empêche, si le grimpeur de Flavin, toujours en période d’entraînement dans son Aveyron natal, ne veut pas s’enflammer, l’excitation est déjà palpable à l’idée de découvrir en profondeur les routes de la Botte (9 mai-1er juin).

"Lors du dernier stage (à Pen Bron, Loire-Atlantique, fin décembre), lorsque les dirigeants de l’équipe sont venus me voir pour me proposer d’être au Giro parce qu’ils n’avaient pas de grimpeurs et qu’ils souhaitaient m’observer 3 semaines sans leader à aider, j’étais moyennement chaud, explique-t-il. Puis, à la réflexion, je me suis dit: “Allez, soyons fous! Ce sera une belle expérience”. Pas mal de gens m’ont également dit que ce tour me correspondait".

Carte blanche en Italie

De surcroît, l’opportunité est belle pour le vainqueur d’une étape de la dernière Vuelta, dont le contrat s’achève fin 2014, de prouver sa progression et de se montrer loin de ses habituels leaders et notamment Thibault Pinot. La FDJ.fr devant aligner une équipe autour de Francis Mourey mais aussi d’un sprinteur et donc de Geniez.

"A priori, j’aurais carte blanche, rapporte le cycliste de 25 ans. Mais ce sera davantage pour jouer de longues échappées et des victoires d’étapes que le général." Preuve de son intérêt naissant pour l’épreuve transalpine, il a déjà scruté attentivement un tracé "moins dur que la dernière Vuelta" et dont le départ sera donné d’Irlande. Toujours est-il que cet objectif de doubler voire de tripler ses participations aux grands tours du calendrier UCI démontre à lui seul le changement de statut que vit le Flavinois depuis les derniers Tour de France (44e au général) et Vuelta. "Mais chaque saison, on remet les compteurs à zéro", relativise-t-il. Glouton mais prudent.