Nouveau champ de bataille dans la high-tech: la voiture

  • une BMW 8i présentée au salon de la high tech international de Las vegas le 8 janvier
    une BMW 8i présentée au salon de la high tech international de Las vegas le 8 janvier AFP - Joe Klamar
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AFP

Dans des véhicules de plus en plus connectés à internet, les géants du secteur technologiques se battent pour prendre le volant.

A l'image de ce qui se passe dans le secteur informatique, l'enjeu pour Google, Apple, Microsoft et quelques autres est le contrôle du "système d'exploitation" du véhicule, qui permet de faire fonctionner les applications ou les systèmes de navigation.

L'issue de la bataille est ouverte car "il n'y a pas d'écosystème dominant dans l'automobile", relève Grant Courville, directeur chargé de la gestion des produits chez QNX, une filiale du groupe canadien BlackBerry dont les systèmes embarqués sont utilisés dans des dizaines de millions de véhicules.

Or la demande est forte. "Les gens veulent des applications dans leur voiture, ils veulent se connecter à leur smartphone, ils veulent se connecter à internet", indique-t-il à l'AFP au salon high-tech International CES de Las Vegas.

Ce dernier accueille cette année un nombre record de neuf constructeurs automobiles et un grand nombre d'équipementiers du secteur, parmi lesquels des fournisseurs de logiciels ou de composants technologiques.

QNX a annoncé au CES un partenariat avec le fabricant de puces Qualcomm.

Google a dévoilé de son côté une alliance destinée à amener son système d'exploitation mobile Android dans les voitures, réunissant les constructeurs américain General Motors, allemand Audi (groupe Volkswagen), japonais Honda et sud-coréen Hyundai.

Microsoft coopère pour sa part depuis longtemps avec l'américain Ford, et beaucoup s'attendent à ce qu'Apple étende son système de connexion de l'iPhone en automobile.

La voiture devient un accessoire mobile

"Les constructeurs automobiles sont hésitants", estime Tim Tang, un analyste du cabinet de recherche IDC.

"Ils essayent de décider s'ils construisent leur propre système ou s'allient avec une autre entreprise. S'ils s'allient, ils limitent beaucoup les risques, mais ils abandonnent aussi beaucoup en termes de futurs services comme des applications ou des assurances payées à la demande", explique-t-il.

L'analyste reconnaît que "personne ne sait sur quoi cela va déboucher, mais les constructeurs ne veulent pas rester sur la touche. La voiture est en train de devenir un accessoire mobile."

D'après lui, une question importante est de savoir si les voitures doivent avoir leur propre connexion internet ou utiliser le smartphone du conducteur.

La deuxième solution est plus simple et plus rapide à mettre en oeuvre. "Mais si c'est intégré à la voiture, on a des avantages. Si la voiture est volée par exemple, on peut la bloquer", note-t-il.

Chevrolet, l'une des marques de GM, a annoncé cette semaine l'installation en série sur plusieurs modèles produits à partir de cet été d'une connexion de téléphonie mobile de quatrième génération (4G LTE) permettant de transformer les véhicules en "hotspots" wifi.

Les constructeurs automobiles sont obligés de réfléchir à ces nouveaux systèmes quand ils conçoivent leurs véhicules pour répondre à la demande des consommateurs, selon Hideki Okano, un responsable du japonais Mazda.

"Sur le marché américain, l'info-divertissement et la connectivité est en train de devenir un facteur de décision majeur lors de l'achat d'une voiture", indique-t-il à l'AFP. "Cela progresse aussi sur d'autres marchés."

Mazda a annoncé cette semaine au CES un partenariat avec la société américaine de logiciels OpenCar pour lancer un nouveau système où un écran intégré à l'automobile sert de navigateur internet et permet d'utiliser un large éventail d'applications.

Le système est censé répondre aux problèmes de compatibilités actuels, où certains équipements automobiles peuvent utiliser les applications d'Android, ou celles d'Apple, mais pas les deux.

"Si vous avez Apple ou Android, vous êtes mariés à leur système", fait valoir Paul Boyes, responsable des questions liées à la télématique et aux normes chez OpenCar.

D'après lui, le navigateur d'OpenCar permet aux constructeur d'avoir plus de contrôle sur les applications utilisables, par exemple de sélectionner celles considérées comme sûres au volant, avec un choix sur tout l'internet, plus large que celui proposé juste par Android ou par Apple.

Source : AFP

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