Irak: les habitants de Fallouja reviennent peu à peu dans la ville

  • Des Irakiens ayant fui Fallouja reçoivent de l'aide alimentaire, le 9 janvier 2014 à Karbala Des Irakiens ayant fui Fallouja reçoivent de l'aide alimentaire, le 9 janvier 2014 à Karbala
    Des Irakiens ayant fui Fallouja reçoivent de l'aide alimentaire, le 9 janvier 2014 à Karbala AFP/Archives - Ali Am-Saadi
  • Des personnes nettoient un tas d'ordures dans le centre de Fallouja, le 8 janvier 2014
    Des personnes nettoient un tas d'ordures dans le centre de Fallouja, le 8 janvier 2014 AFP/Archives - Sadam el-Mehmedy
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AFP

Les habitants ayant fui Fallouja, théâtre de combats la semaine écoulée, revenaient peu à peu samedi dans cette ville à l'ouest de Bagdad, toujours tenue par des insurgés armés.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté vendredi son soutien au gouvernement irakien, dominé par les chiites, dans sa lutte pour reprendre Fallouja ainsi que la ville proche de Ramadi dont plusieurs quartiers avaient également été pris la semaine dernière par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda).

Les combats, mais aussi le manque d'approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant qu'ils avaient provoqués, avaient poussé 13.000 familles à fuir Fallouja vers les provinces voisines.

Mais samedi matin, la principale route reliant la capitale à Fallouja était pleine de véhicules, les habitants retournant chez eux.

La plupart des commerces ont rouvert dans cette ville sunnite située à 60 km à l'ouest de Bagdad, contrôlés par des hommes armés: des membres de l'EIIL mais aussi des membres de tribus hostiles au gouvernement.

Les opérations de sécurité ont été suspendues dans des secteurs entre Fallouja et Ramadi en raison de fortes pluies durant la nuit qui ont limité l'utilisation des avions et véhicules de combats.

La police et des tribus étaient parvenus vendredi à reprendre aux mains des jihadistes deux quartiers de Ramadi, une ville 40 km plus à l'ouest, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie.

Selon un commandant d'une milice tribale, Mohammed Khamis Abu Risha, les combattants de l'EIIL ne contrôlent plus que 10% de Ramadi.

C'est la première fois que des hommes armés prennent aussi ouvertement le contrôle de zones urbaines depuis l'insurrection qui a suivi l'invasion américaine de 2003.

A Fallouja, un responsable religieux, cheikh Abdulhamid Jadua, a appelé vendredi lors de la prière hebdomadaire les cheikhs de la région à intervenir pour résoudre la crise, tout en prévenant que le gouvernement ne devait pas "avoir recours à l'armée pour les combats à l'intérieur des villes".

'Importance cruciale d'une unité nationale'

Les violences, déclenchées le 30 décembre avec le démantèlement à Ramadi d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, ont fait plus de 250 morts, selon un décompte de l'AFP fondé sur des sources médicales et officielles.

Il y a une semaine, des centaines d'hommes armés, arborant pour certains le drapeau noir des jihadistes, ont participé dans le centre de Fallouja à la grande prière hebdomadaire, au cours de laquelle un combattant avait solennellement déclaré la ville "Etat islamique", selon un témoin et des images diffusées par les jihadistes.

Depuis, des policiers chargés de la circulation ont repris leur poste dans les rues de Fallouja, toujours sous le contrôle d'hommes armés.

Après avoir déployé des renforts tout autour de la ville, l'armée a assuré qu'elle ne mènerait pas d'assaut dans l'immédiat, pour éviter des victimes civiles.

Une attaque contre Fallouja risque d'aggraver les tensions entre la minorité sunnite et le gouvernement, et constitue un défi de taille pour les forces gouvernementales qui n'ont encore jamais mené une opération de cette ampleur depuis le départ des derniers soldats américains il y a deux ans.

Dans un communiqué, le conseil de sécurité de l'ONU a fait valoir le "grand courage" des forces de sécurité irakiennes dans la province d'Al-Anbar. "Le Conseil de sécurité exprime son solide soutien aux efforts continus du gouvernement irakien pour assurer la sécurité de la population en Irak", indique le texte.

Le Conseil presse "les tribus irakiennes, les responsables locaux, et les forces de sécurité dans la province (...) de poursuivre, d'étendre et de renforcer leur coopération contre la violence", et souligne "l'importance cruciale d'un dialogue et d'une unité nationale".

La crise à Al-Anbar et la persistance d'un niveau élevé de violences dans le reste du pays constituent l'une des menaces les plus importantes pour le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis huit ans, à quelques mois des élections législatives prévues en avril.

Source : AFP

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