Marc Féral : "Elle m'a fait tourner en bourrique"

  • Le président Régis Cayrol
    Le président Régis Cayrol Yves Estival
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Charles Leduc

Assises. Après avoir très rapidement créé la surprise en reconnaissant son crime ainsi que sa préméditation, Marc Féral est revenu hier devant les jurés sur la relation qu'il entretenait avec son ex-compagne, pierre angulaire dans cette dramatique affaire de rivalité amoureuse. 

Trois ans et demi après les faits, Marc Féral, l’ancien gérant de la discothèque baraquevilloise Le Rétro, est jugé cette semaine devant la cour d’assises de l’Aveyron. Il est accusé d’avoir assassiné à Espalion, le 18 août 2010, Jean-Paul Chardenoux, un Nord Aveyronnais qui avait entretenu une relation avec son ex-compagne.

Préméditation assumée

Hier, en ce premier jour d’audience, Marc Féral a très rapidement créé la surprise. Certes, il a toujours avoué avoir tué d’un coup de fusil celui qu’il considérait comme un rival, avant de retourner son arme contre lui et de se blesser à l’épaule. Mais s’il niait jusque-là avoir calculé son geste, il a reconnu, devant ses juges, la préméditation de son crime. Aujourd’hui "honteux", celui qui "regrette sincèrement (son) geste" et "demande pardon à la famille" de la victime, a déclaré:"Je suis parti avec un fusil chargé. J’ai tiré sur un homme qui ne m’avait jamais menacé. J’avais sûrement décidé de le faire avant de partir".

Relations "compliquées" avec les femmes

L’un des enjeux de ce procès est justement de savoir qui est réellement Marc Féral. Un homme âgé de 57 ans qui a connu une enfance difficile, a travaillé très tôt et, à l’entendre, dont les "relations avec les femmes ont toujours été compliquées". Le rapport de l’expert psychologue, dévoilé hier, est, du coup, riche d’enseignements. L’ancien patron de boîtes de nuit est décrit comme une personne, "fragile narcissiquement", qui exprime "un besoin de reconnaissance".

"Il va tuer la cause de son malaise"

Lui, qui "n’est pas un malade mental", "était accro" à cette personne à l’origine du différend qui l’opposait à Jean-Paul Chardenoux. L’accusé la considérait comme "la femme parfaite" et "il s’est senti humilié quand elle l’a quitté".

"Quand on ne comprend pas à quel point ça l’a détruit, on ne comprend pas son passage à l’acte. Il va tuer la cause de son mal-être", avance son avocat. En l’occurrence, celui qui a été, après lui, l’amant de son ex-compagne. Tout au long de l’après-midi, le nom d’une personne a maintes fois été évoqué : celui de celle qui a entretenu une relation avec le gendarme Noguère d’abord, puis l’accusé, et sa victime.

Cette femme, véritable pierre angulaire dans cette dramatique affaire de rivalité amoureuse, "m’a fait tourner en bourrique", "elle a joué avec moi" a confié Marc Féral à l’avocat général, Bernard Salvador.

Accusé d’assassinat, Marc Féral encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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