Assises de l'Aveyron : "Je sens que la soirée va partir en cacahuète"

Le procès aux assises qui doit faire la lumière sur la mort de Marc Salacruch, retrouvé mort le 6 avril 2012 à Rodez, a débuté lundi à Rodez. Pour ce premier jour de procés, la cour s'est intéressée aux liens qui unissaient Cédric Landel et Jérôme Legrand, - poursuivis pour violences ayant entraîné la mort le de Marc Salacruch sans intention de la donner - à la victime. Un trio qui avait un point commun : l’alcool.

Amis de "beuveries"

L’alcool qui a détruit méticuleusement l’existence des deux accusés, et causé la mort d’un troisième, leur ami de "beuveries". Un terme que les avocats des deux parties ont utilisé à de multiples reprises lors de l’audience d’hier.

Nerveux, la tête rentrée dans les épaules, Cédric Landel (28 ans) s’est exprimé le premier sur cette affaire. Le jeune homme qui pouvait prendre plaisir à évoluer dans le monde du travail, dira être tombé très vite dans le piège de l’alcool."J’étais malade. C’était devenu tragique", explique celui qui pouvait boire jusqu’à deux litres de bourbon par jour. 

Pour Me Berger, l'avocat des parties civiles, Cédric Landel est "un écorché vif, avec un tissu familial inexistant, très à fleur de peau qui peut démarrer au quart de tour pour des motifs futiles et être violent et qui pouvait être sous influence des autres quand il avait bu".  

Et notamment de celle de Jérôme Legrand (43 ans), l'autre accusé qui outre un parcours de vie chaotique, partage avec Cédric Landel une passion immodérée pour la boisson. Attirés par le même vice, les deux hommes finiront par se rencontrer à Rodez, quelques mois seulement avant ce funeste jour. 

"Ça tourne mal"

Appelée à la barre, la compagne de Cédric Landel (ils ont été ensemble durant six ans) est celle qui a apporté l’éclairage le plus intéressant sur la tragique soirée du 6 avril 2012. Sous les questions de Me François Berger et de l’avocat général Chérif Chabbi, elle confie: "À partir du moment où ils étaient ensemble (Cédric Landel et Jérôme Legrand), j’étais sûre qu’ils allaient boire. Vers 21 heures, je savais que la soirée se passait mal quand Cédric m’a appelé en disant: “Je sens que la soirée va partir en cacahuète, ça tourne mal “. Je le sentais très excité et inquiet. Il voulait dormir chez moi. Je lui ai dit oui. Il n’est finalement jamais venu..."