Jeunes en grande difficulté: une initiative qui marche

  • Bernard Ollivier en conférence, ce soir à Sébazac. La structure qu'il a créée réinsère les jeunes en grande difficulté par le vecteur de la marche et du dépassement de soi.
    Bernard Ollivier en conférence, ce soir à Sébazac. La structure qu'il a créée réinsère les jeunes en grande difficulté par le vecteur de la marche et du dépassement de soi. Myriam Laffont
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myriam laffont

Invité par Itinéraires et Découvertes, l’invétéré écrivain-marcheur Bernard Ollivier évoque ce soir l’association Seuil qu’il a fondée en 2000. Depuis, la structure réinsère les jeunes en grande difficulté par le vecteur de la marche et du dépassement de soi.

" À l’issue d’une longue marche, personne ne revient comme il est parti."  Il y a une quinzaine d’années, Bernard Ollivier s’est retrouvé violemment au pied du mur. Journaliste remercié, il vient aussi de perdre sa femme. Il a 60 ans, une vie derrière lui et rien devant. Désespéré, il prend la route, à pied, de Paris à Compostelle. " La marche vous reconstruit au physique comme au mental. Au fur et à mesure que je parcourais les 2.300 km qui me séparaient de Saint-Jacques, j’ai retrouvé énergie, bonne humeur et j’ai fait des projets d’avenir. " De retour, régénéré, il reprend la route et vise loin, la route de la soie, toujours à pied, d’Istanbul à Xi’an. Le périple est picaresque, l’exploit quotidien, et la métamorphose est racontée dans les trois tomes de Longue marche. Parce qu’il veut " rendre à la société ce qu’elle lui a donné ", Bernard Ollivier décide de mettre à disposition ses trois nouveaux atouts : " Le temps, la fin du souci de gagner sa vie, et un savoir accumulés pendant soixante ans ou plus."

Ados en très grande difficulté

En 2000, ses droits d’auteur lui permettent de créer une association assoseuil.org qui prend en charge des adolescents de 15 à 18 ans en très grande difficulté et les réinsère socialement par le moyen de la marche à pied. Ces jeunes s’engagent pour 1.800 kilomètres sur trois mois, encadrés par un adulte, sans musique, sans téléphone et sans internet, dans un pays européen (Allemagne, Italie et Espagne), avec des étapes de 20 à 25 kilomètres. " Je suis triste de partir, trois mois c’est long, et tout le monde va me manquer, mais je dois faire cette marche car je dois changer ", confiait un de ces jeunes qui entrent en marche pour reprendre pied dans la société. À 76 ans, bon pied, bon œil, auteur du revigorant La vie commence à 60 ans, Bernard Ollivier ne décroche pas: cet été, il s’embarque pour un Vérone-Istanbul.
Aujourd’hui, à 19 heures, salle de la Doline  à Sébazac, suivi d’un buffet. PAF: 11euros. Inscriptions recommandées au 05.65.77.36.02. Par ailleurs, l’émission Les pieds sur terre a suivi en 2012 une de ces marches d’insertion. Podcasts disponibles sur le site de France Culture.

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