Le tribunal de l'Aveyron ? "Un concentré de misère humaine"

  • Geneviève Lauriol  et Jacques Sarret ne ratent pas une audience...
    Geneviève Lauriol et Jacques Sarret ne ratent pas une audience... Charles Leduc
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Charles Leduc

Tribunal. Geneviève et Jacques ont une passion : les procès. "Pas par voyeurisme" mais par passion. Celle  de  la justice et les affaires policières. Rencontre.

Geneviève Lauriol, 67 ans, et Jacques Sarret, 68 ans, habitent respectivement à Bourran et Olemps. Ils font partie de ces aficionados des prétoires que l’on a l’habitude de croiser dans la salle d’audience du palais de justice. En correctionnelle ou aux assises, ils assistent à autant de procès qu’ils le peuvent. Lui depuis une quinzaine d’années, elle depuis deux ou trois ans. "La première fois, je suis venu devant la cour d’assises pour suivre le procès du sacristain de La Cavalerie. C'était pour passer le temps. Ça m’a plu ! Du coup, j’ai commencé à venir également en correctionnel", se souvient Jacques Sarret.

"Un concentré de la misère humaine"

De son côté, Geneviève Lauriol s’était toujours dit qu'une fois à la retraite, elle viendrait au tribunal. D'abord "pour voir", aujourd'hui "pour le plaisir", souligne-t-elle. Comme Jacques, elle aime les affaires policières et "regarde toutes les émissions télévisées consacrées à des procès et autres affaires criminelles". Ceci dit, tous les deux mettent immédiatement les choses au clair. S’ils fréquentent les prétoires, "ce n’est pas par voyeurisme" ou parce qu’ils n’ont rien à faire de leurs journées: "Nous sommes intéressés par la nature humaine et nous découvrons, ici, un concentré de la misère humaine. Les mauvais aspects de la société".

"Ils sont tous copains !"

Geneviève et Jacques découvrent aussi le fonctionnement de la justice. Elle, a tendance à ne pas comprendre ses "lenteurs". Et tous les deux, après quelques années passées sur les bancs du tribunal, seraient même certainement "plus sévères" que les magistrats. "Mais on ne commente pas les décisions de justice. Ça ne se fait pas". 

"Ce n’est jamais pareil"

Groupies du palais de justice, Jacques, Geneviève et les autres se sont logiquement rapprochés. Après une audience, vient parfois le temps du débriefing. Mais, "ils nous arrivent également de prendre un verre ensemble. Et pas pour parler de justice", sourient les sexagénaires. "On refait le monde..." En tout cas, ils continueront  à s'asseoir sur les bancs de salle Andurand du palais de justice, où se déroulent les audiences correctionnelles et les procès d’assises. 

Et si parfois ils quittent discrètement le tribunal pour ne pas manquer le bus qui les ramène chez eux, l'envie de revenir n'est jamais très loin. "Ce n’est jamais pareil. Ce ne sont jamais les mêmes prévenus, les mêmes victimes, les mêmes affaires".

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