Non-cumul des mandats : les parlementaires aveyronnais partagés

  • Les députés et sénateurs de l’Aveyron se divisent sur le non-cumul des mandats.
    Les députés et sénateurs de l’Aveyron se divisent sur le non-cumul des mandats. Repro CP
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Philippe Henry

Institutions. La récente loi sur le non-cumul des mandats, voté mercredi à l’assemblée nationale, divise les députés aveyronnais sollicités. Certains estiment que cette mesure est une avancée tandis que d’autres dénoncent une uniformisation de la politique.

Après des mois d’aller-retour entre le Parlement et le Sénat, le texte de loi interdisant le cumul des mandats à l’horizon 2017 a été adopté en première lecture à l’assemblée nationale, mercredi, par les députés, malgré une forte opposition des sénateurs.

60 % des députés et sénateurs concernés

Les députés et sénateurs sont 60% à cumuler un ou plusieurs mandats locaux. L’actuel maire de Saint-Affrique et sénateur Alain Fauconnier estime que cette loi "va à l’encontre de l’ancrage local des députés ou des sénateurs". Toutefois, le sénateur-maire est d’accord pour dire que le non-cumul des mandats "s’accompagne par un non-cumul des indemnités avec écrêtement". Quant à son avenir, Alain Fauconnier le renvoie aux prochaines échéances électorales (municipales du mois de mars notamment) puisque la loi sur le non-cumul des mandats ne prendra effet qu’en avril 2017.

Vice-président du conseil général et député, Alain Marc explique pourquoi il a voté contre cette loi en reprenant l’argument de l’ancrage territorial, mais surtout en expliquant : "le gouvernement n’a pas été assez en profondeur avec cette nouvelle loi. Il y a beaucoup d’autres domaines où le cumul des mandats se retrouve".

Marie-Lou Marcel va plus loin (elle a déjà annoncé vouloir quitter la vice- présidence du conseil régional quoiqu’il arrive) puisqu’elle souhaite que les parlementaires se penchent également "sur le cumul des fonctions à un autre niveau. On connaît beaucoup d’élus qui exercent leur mandat et qui, par exemple, sont président de communauté de communes". Si la députée fustige les cumulards au long cours, elle se réjouit néanmoins "du renouvellement dans les institutions que peut apporter cette loi. Cela ne peut qu’être bénéfique pour notre parlement".

"Assemblée d’apparatchik"

Le député Yves Censi, qui brigue la mairie de Rodez, est catégorique : "Cette loi est une atteinte à la diversité." "Le cumul des mandats est déjà limité, il s’agit simplement là de supprimer la fonction de député-maire, ou de maire-sénateur", assure Yves Censi.

Comme d’autres parlementaires, le député estime que "l’on veut uniformiser la politique. On veut créer une assemblée d’apparatchik". À la question de savoir si Yves Censi renoncera à son mandat de député s’il est élu à la mairie de Rodez, il confie simplement faire une croix sur ses indemnités d’élu local. Mais en 2017, si la loi n’est pas modifiée après l’élection présidentielle, Yves Censi préfère se "consacrer exclusivement à son mandat de maire de Rodez".

Malgré nos sollicitations, nous n’avons pas pu joindre le sénateur Stéphane Mazars.

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