Aveyron : les 1 421 pompiers volontaires médaillés et honorés

Porter secours, éteindre un feu, rassurer une personne âgée, évacuer un couple d’un ascenseur bloqué, et tant d’autres choses... Chacun de nous est convaincu que c’est bien là "le boulot des pompiers".

1421 pompiers volontaires en Aveyron...

Mais ces hommes et femmes en tenue d’intervention n’en font pas vraiment leur métier: les volontaires, qui composent 92% des effectifs du corps départemental, ont une autre activité professionnelle. Ils ont simplement choisi de s’engager à aider leurs contemporains sans pouvoir espérer y gagner leur vie, c’est là leur force dans une société toujours plus individualiste.

... médaillés par Manuel Valls

Et parce qu’en Aveyron cette notion de volontariat est particulièrement ancrée dans les esprits et constitue une culture à part entière, le Service d’incendie et de secours du département (Sdis) et les 1421 agents qui le composent ont reçu collectivement la médaille du courage et du dévouement des mains du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, lors de sa visite en Aveyron en septembre. Une médaille accrochée au drapeau du corps départemental et, dès ce soir, portée en fourragère tricolore sur les uniformes de cérémonie.

La médaille du courage et du dévouement "est la plus haute décoration accordée aux pompiers. Nous n’avons pas grand-chose d’autre à offrir que cette reconnaissance", sourit le colonel Éric Florès, directeur départemental du Sdis qui bâtira, à l’occasion de la grande cérémonie des vœux aux sapeurs-pompiers, l’essentiel de son discours sur cette notion de nécessaire reconnaissance.

Un mérite au quotidien

Et de s’appuyer sur la valeur de l’exemple: "Il faut une certaine dose de mérite quand le boîtier d’alerte bipe chez un volontaire à 2heures du matin, en plein sommeil, pour un feu de grange et que dix minutes plus tard celui-ci a rejoint le centre de secours, a enfilé son équipement, s’est assis au volant d’un camion et file sur les routes verglacées pour arriver sur l’incendie où il devra braver tous les risques et naviguer dans la fumée, avec son appareil respiratoire isolant... Il faut aussi du mérite quand, l’intervention terminée, le volontaire a juste le temps de prendre une douche avant de partir au travail, celui d’artisan ou de salarié dans une entreprise..."

Pour autant, le Sdis parvient à embaucher chaque année la petite centaine de volontaires dont il a besoin, pour maintenir les effectifs. "C’est un travail de tous les jours, mais pour l’instant, on y arrive", confirme le colonel Florès. De ce point de vue, l’Aveyron est une référence, multipliant en parallèle les conventions avec les employeurs. "Ces derniers apprécient l’état d’esprit du volontariat, fait d’engagement, de solidarité, qui est aussi un bénéfice pour l’entreprise", plaide Éric Florès.

"employeur-partenaire", le tandem gagnant

Un label «employeur-partenaire» vient même appuyer la bonne volonté des entreprises d’accepter en leur sein des pompiers volontaires: Roquefort Société ("où règne un état d’esprit coopératif, avec une organisation adaptée aux besoins des volontaires") et Lisi Aerospace à Villefranche sont déjà labellisés. Ce soir, Rozière à Bozouls (huit sapeurs-pompiers volontaires) et le centre hospitalier de Rodez (35 personnels) obtiendront à leur tour ce label.

Le volontariat est une ressource qui s’entretient, le Sdis sait y accorder toute l’importance nécessaire. La reconnaissance de cette ressource est désormais légitimée à sa juste valeur.