Thaïlande: tension à la veille de législatives controversées

  • Préparatifs en vue des législatives le 1er février 2014 à Bangkok
    Préparatifs en vue des législatives le 1er février 2014 à Bangkok AFP - MADAREE TOHLALA
  • Un manifestant contre la tenue des légisatives le 1er février 2014 à Bangkok
    Un manifestant contre la tenue des légisatives le 1er février 2014 à Bangkok AFP - Pornchai Kittiwongsakul
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AFP

La situation était tendue samedi en Thaïlande à la veille de législatives à haut risque, alors que les manifestants antigouvernement voulant empêcher le scrutin bloquaient dans certains lieux l'acheminement du matériel électoral.

La Première ministre Yingluck Shinawatra fait face depuis trois mois à des manifestations quasi quotidiennes réclamant sa tête et la fin de l'influence de son frère Thaksin, ancien chef de gouvernement renversé par un coup d'Etat militaire en 2006.

Le milliardaire en exil est accusé de continuer à gouverner à travers sa soeur et d'avoir mis en place un système de corruption généralisée en faveur de ses alliés.

Les manifestants, alliance hétéroclite des élites de Bangkok, d'ultra-royalistes et d'habitants du sud, veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu et ont ainsi promis de tout faire pour empêcher les législatives anticipées de dimanche.

Certains d'entre eux s'en sont pris dès samedi au matériel électoral.

Ainsi, à Lak Si, l'un des 50 districts de Bangkok, un groupe de protestataires assiégeait un bâtiment où se trouvaient les urnes devant être réparties dans divers bureaux de vote.

"Le gouvernement est corrompu. Si nous laissons le vote se produire, ils vont revenir", a déclaré Sirames, un des manifestants. Il a assuré qu'ils prévoyaient de maintenir leur siège jusqu'à dimanche soir, alors que quelques dizaines de partisans du gouvernement, certains armés de bâtons et barres de fer, étaient rassemblés tout près, faisant craindre de nouveaux débordements dans une crise qui a déjà fait au moins dix morts.

Le Puea Thai au pouvoir est une nouvelle fois favori des élections, une victoire d'autant plus annoncée que la principale formation d'opposition, le Parti démocrate, boycotte le scrutin.

Le chef du Conseil de sécurité nationale Paradorn Pattanatabut a précisé que des manifestants bloquaient également des bureaux de poste dans le sud du pays pour empêcher l'acheminement des urnes et des bulletins vers plusieurs provinces.

Pour faire face aux risques de violence, quelque 130.000 policiers doivent être déployés dans tout le pays pour protéger les 93.500 bureaux de vote.

Les manifestants avaient déjà fortement perturbé dimanche dernier le vote par anticipation destiné aux Thaïlandais ne pouvant être présents dans leur circonscription le 2 février. Quelque 440.000 électeurs --sur 2 millions inscrits-- n'avaient pas pu mettre leur bulletin dans l'urne et un scrutin de remplacement doit être organisé le 23 février.

Dans ce contexte, la commission électorale a prévenu que les résultats définitifs des élections pourraient ne pas être connus avant des mois.

Même avec des résultats, le Parlement ne pourra de toute façon pas se réunir, faute d'un quorum de 95% des députés. Plusieurs circonscriptions ne comptent en effet aucun candidat, les manifestants ayant empêché l'enregistrement des candidatures.

Source : AFP

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