L'Américain Bill Watterson sacré au Festival de BD d'Angoulême

  • Le dessinateur de BD Ted Stern salut le public après son prix au festival de BD d'Angoulême, le 2 février 2014
    Le dessinateur de BD Ted Stern salut le public après son prix au festival de BD d'Angoulême, le 2 février 2014 AFP - Pierre Duffour
  • L'éditeur français de Bill Watterson brandit le trophée de l'artiste au Festival de BD d'Angoulême, le 2 février 2014
    L'éditeur français de Bill Watterson brandit le trophée de l'artiste au Festival de BD d'Angoulême, le 2 février 2014 AFP - Pierre Duffour
  • Logo du Festival de la BD d'Angoulême
    Logo du Festival de la BD d'Angoulême AFP - Pierre Duffour
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AFP

L'Américain Bill Watterson, père de la série culte Calvin et Hobbes, qu'il arrêta en pleine gloire après dix ans de popularité planétaire, a été couronné dimanche par le Grand Prix d'Angoulême, au 41e Festival international de la BD.

Les autres finalistes du Grand Prix étaient le Japonais Katsuhiro Otomo (Akira) et le Britannique Alan Moore (Watchmen). Le Festival a par ailleurs décerné ses Fauves d'Angoulême avec le Prix du meilleur album à "Come Prima" d'Alfred (Delcourt), le Prix spécial du jury à "La Propriété" de Rutu Modan (Actes Sud BD) et le Prix de la série à "Fuzz & Pluck" de Ted Stearn (Cornélius).

Calvin et Hobbes est l'oeuvre de la vie de ce scénariste et dessinateur de 56 ans. Son comic strip met en scène le quotidien d'un gamin de six ans à la langue bien pendue et de son tigre en peluche qui s'anime loin du regard des adultes. Timide et perfectionniste, Bill Watterson s'est toujours dissimulé derrière ses héros de papier et a posé ses crayons quand il a estimé en avoir fini avec ses personnages.

Né William B. Watterson, le 5 juillet 1958 à Washington, il a grandi dans la banlieue de Cleveland, à Chagrin Falls, dont il s'est inspiré pour les décors de Calvin et Hobbes. Passionné de dessin depuis l'enfance, il est engagé comme dessinateur de presse au Cincinnati Post après des études de sciences politiques. Mais le dessin politique n'est pas pour lui.

Renvoyé du journal, il essuie plusieurs échecs, doit retourner vivre chez ses parents... Puis, le 18 novembre 1985, l'Universal Syndicate Press publie la première planche de Calvin et Hobbes. C'est le début d'un incroyable succès pour ces vignettes qui décrivent l'imaginaire de l'enfance et se moquent gentiment du monde des adultes.

Parue d'abord dans 130 journaux, la série a été diffusée au total dans 2.400 journaux à travers le monde, traduite dans une quarantaine de langues.

Plus de 30 millions d'albums ont été vendus, dont plus d'un million en France, où la série est éditée intégralement en 1991. Watterson reçoit d'ailleurs dès 1992 le prix du meilleur album étranger au Festival d'Angoulême après avoir été couronné en 1986 par le Reuben Award, de la National Cartoonist Society américaine.

"Ecrire et dessiner sont des actes lents, réfléchis, qui ne souffrent aucune distraction", écrit-il dans la préface d'une Intégrale Calvin et Hobbes, parue fin 2013 chez Hors Collection. Il explique comment il fuit les médias, avides d'interviewer un auteur jugé inaccessible.

Bras de fer

Et s'il admire les Peanuts, il ne cherche pas non plus à devenir fabuleusement riche comme Schulz, leur auteur.

C'est pourquoi, dès 1988, débute un bras de fer avec son éditeur qui veut lui imposer des produits dérivés, gages de juteux profits. Mais ce puriste refuse. Tout comme il rejette les adaptations en dessin animé. Le contrat signé à ses débuts l'oblige cependant à céder tous ses droits à l'agence Universal Press Syndicate. Après un dur combat, il finit par récupérer les droits de ses personnages et met ainsi un terme à toutes les propositions de T-shirts et autres babioles.

Le 31 décembre 1995, en pleine gloire, Bill Watterson met un point final aux aventures de l'espiègle Calvin et de son tigre sarcastique, pour se consacrer à la peinture et à sa famille. "C’est une marque de respect et de gratitude envers mes personnages de leur dire au revoir au sommet de leur art, dit-il. Et je veux croire que Calvin et Hobbes prennent d’autant plus de bon temps maintenant que je ne suis plus sur leur dos !".

Ce 41e Festival, ayant pour thème" la BD qui regarde le monde", a accueilli durant quatre jours des dizaines de milliers de fans, des centaines d'auteurs et des expositions phares, dont "Tardi et la Grande Guerre".

Le Japon a par ailleurs protesté contre l'exploitation, "politique" à ses yeux, d'une exposition sud-coréenne sur les "femmes de réconfort", enrôlées de force pendant la Seconde guerre mondiale dans des bordels militaires nippons, et des dessinateurs se sont élevés contres le partenariat du Festival avec la multinationale israélienne SodaStream dont une usine se trouve en Cisjordanie occupée.

Source : AFP

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