Syrie: Genève n'a pas assez pris en compte l'humanitaire

  • Des volontaires du Croissant Rouge aident des habitants dans le camp de Yarmuk, au sud de Damas, le 1er février 2014
    Des volontaires du Croissant Rouge aident des habitants dans le camp de Yarmuk, au sud de Damas, le 1er février 2014 AFP
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AFP

Les participants à une réunion sur l'aide humanitaire à la Syrie ont déploré lundi à Rome que le volet humanitaire n'ait pas été davantage pris en compte dans les négociations de Genève, alors qu'il serait susceptible de restaurer la confiance.

"Nous avons tous exprimé ce matin notre déception que, lors des discussions la semaine dernière à Genève, toutes focalisées qu'elles étaient sur le volet politique, il n'y ait pas eu de progrès sur le volet humanitaire", a déclaré Valerie Amos, secrétaire-générale adjointe des Nations Unis, au cours d'un point de presse.

"Nous concevons l'humanitaire comme un potentiel permettant de restaurer la confiance entre les deux parties", a ajouté Mme Amos. Elle a rappelé que sur sept millions de personnes prisonnières de la guerre en Syrie même, 3,3 millions "ont un besoin urgent d'une aide humanitaire".

La ministre italienne des Affaires étrangères, Emma Bonino, a elle aussi exprimé le regret que "le dialogue politique qui, nous le savons, sera long et compliqué, doive être tenu séparé des questions humanitaires".

"Les progrès humanitaires sont insuffisants" et ils sont empêchés par "deux questions centrales": l'une est la question de l'accès de l'aide, "c'est le point essentiel. Toutes les aides -la nourriture, les médicaments-- sont prêtes, nous n'avons pas de problème technique", a-t-elle insisté.

"Le second problème est la protection des civils, alors que les écoles et hôpitaux continuent d'être, encore aujourd'hui, les cibles des bombardements".

"Nous avons redit que cela ne peut être accepté. On ne peut non plus accepter qu'il y ait des conditions posées pour l'accès à l'aide humanitaire, en vertu des normes du droit international", a-t-elle dit.

En Syrie se vit "la pire tragédie" de notre époque, a aussi déclaré Mme Bonino.

A l'ouverture de la réunion de Rome, la ministre avait eu des mots encore plus durs estimant que la communauté internationale avait "largement échoué à assurer l'accès à l'aide humanitaire dans les proportions souhaitées". "La honte nous revient", avait-elle estimé.

"Plus de 100.000 personnes ont été tuées, des centaines de milliers ont été blessées. Les atteintes aux droits de l'homme et les violations du droit humanitaire international sont énormes", avait-elle ajouté.

Le commissaire européen pour l'aide humanitaire, Mme Kristalina Georgieva, participait également à cette réunion, qui fait suite à dix jours de pourparlers en Suisse entre l'opposition et le régime qui se sont achevés vendredi sans résultats concrets.

Des représentants de l'Irak, de l'Iran, du Liban, des Etats-Unis, de la Russie, du Qatar, de l'Arabie saoudite étaient notamment présents, selon la liste des participants fournie aux journalistes. L'ancien ambassadeur en Syrie, Eric Chevalier, représentait la France.

Source : AFP

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