Le chef de l'opposition syrienne chez l'allié d'Assad, à Moscou

  • Portrait du leader de l'opposition syrien Ahmad Jarba, à Moscou le 4 février 2014 pour rencontrer l'allié du régime de Damas
    Portrait du leader de l'opposition syrien Ahmad Jarba, à Moscou le 4 février 2014 pour rencontrer l'allié du régime de Damas AFP - -
  • Le leader de l'opposition syrienne Ahmad Jarba (G) et le ministre des affaires étrangères russe Sergei Lavrov (D) à Moscou le 4 février 2014
    Le leader de l'opposition syrienne Ahmad Jarba (G) et le ministre des affaires étrangères russe Sergei Lavrov (D) à Moscou le 4 février 2014 AFP - -
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AFP

Le chef de l'opposition syrienne a tenté mardi de persuader le ministre russe des Affaires étrangères de faire pression sur le régime de Damas, dont Moscou est l'allié, afin qu'il accepte la mise en place d'un gouvernement de transition.

La rencontre entre le chef de la Coalition de l'opposition syrienne Ahmad Jarba et Sergueï Lavrov s'est tenue alors que des négociations de dix jours à Genève, organisées à l'initiative de la Russie et des Etats-Unis, se sont achevées vendredi sans résultat concret.

Aucun cessez-le-feu n'a été proclamé, la mise sur pied d'un gouvernement transitoire n'a pas été abordée et même l'acheminement d'une aide alimentaire aux assiégés de la vieille ville de Homs a fait long feu.

Peu d'éléments ont filtré de la rencontre entre les deux hommes.

Lors d'une conférence de presse tenue un peu plus tard, M. Jarba a affirmé que Moscou accordait "beaucoup d'attention" à la position de l'opposition.

"Maintenant, la partie russe comprend mieux la position de notre coalition et c'est positif", a-t-il dit.

"Nous espérons que dans un avenir proche il y aura d'autres visites de représentants de la coalition à Moscou", a-t-il dit, estimant qu'il s'agissait d'une "nouvelle étape des relations avec la Russie".

"Organe dirigeant de transition"

"Un organe dirigeant de transition est l'idée principale, qui guidera les autres processus", a-t-il par ailleurs déclaré dans une interview à l'agence Interfax.

Mais M. Lavrov n'a pour sa part pas laissé entendre qu'il était prêt à accroître la pression sur le régime de M. Assad.

"J'estime que la discussion d'aujourd'hui sera extrêmement utile pour clarifier les approches afin de faire avancer le processus de Genève", a-t-il déclaré au début de sa rencontre avec M. Jarba, cité par Interfax.

Les pourparlers entre les différentes parties en conflit doivent reprendre le 10 février mais Damas n'a pas confirmé sa participation à cette nouvelle session de négociations.

"Nous n'avons aucun doute sur le fait que la délégation gouvernementale (syrienne) participera au second round de négociations inter-syriennes à Genève", a toutefois assuré mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cité par l'agence officielle Itar-Tass.

Lors de ses entretiens avec M. Lavrov, M. Jarba a souligné que l'opposition avait pour sa part "fermement" décidé de participer à ces nouveaux pourparlers, indiquant l'avoir annoncé alors même que "des meurtres à l'aide de barils d'explosifs" continuaient d'être commis en Syrie.

Dernier événement en date, au moins 26 personnes, ont été tuées lundi dans de nouveaux bombardements de l'armée syrienne sur la ville d'Alep (nord), menés à l'aide de barils d'explosifs lancés depuis des hélicoptères, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et huit personnes dont cinq enfants mardi, selon le même OSDH.

Mardi, l'organisme d'aide alimentaire de l'ONU (PAM) a redémarré son pont aérien depuis l'Irak jusqu'à Qamishli, au nord-est de la Syrie, pour nourrir quelque 30.000 personnes pendant un mois.

Lors d'une conférence de presse à Genève la semaine dernière, M. Jarba avait affirmé que M. Lavrov, lui avait dit lors d'une rencontre à Paris que la Russie, soutien indéfectible au régime de Damas, "n'était pas attachée" au président Bachar al-Assad.

Moscou avait toutefois à maintes reprises insisté sur le fait que le départ de M. Assad du pouvoir ne devait pas être une condition préalable à une solution politique au conflit qui a fait plus de 136.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011.

Un compromis sur l'Iran?

Autre point d'achoppement entre la Russie et les alliés occidentaux et arabes de l'opposition syrienne, la participation de l'Iran aux négociations de paix. Les rebelles s'y sont opposés en raison des liens entre la République islamique et le régime d'Assad.

Mais une source diplomatique a indiqué au quotidien russe Kommersant publié mardi que les Etats-Unis avaient, en marge de la Conférence de Munich ce week-end, proposé que l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie se joignent à un round de négociations qui auraient lieu en même temps que les pourparlers de Genève.

"Moscou approuve dans l'ensemble cette initiative", a écrit le journal.

Source : AFP

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