Le syndicat mixte du Lévezou devra encore patienter

La coopération intercommunale est un exercice particulièrement difficile. Parsemé d’embûches. Le département de l’Aveyron en sait quelque chose. Lui qui peine à définir ses nouveaux contours territoriaux. Souvent tiraillé par des intérêts divergents. Un nouvel exemple de cette complexité aveyronnaise a été donné, hier, à Luc, où la commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) n’a pu statuer faute de participants.

La préfète de l’Aveyron, qui avait tout fait pour arriver à l’heure, après sa matinée sur l’Aubrac, a dû se rendre à l’évidence. Seulement quatorze élus ayant répondu à la convocation, le syndicat mixte du Lévezou, qui doit regrouper les deux communautés de communes de Lévezou Pareloup et du Pays de Salars devra patienter une semaine supplémentaire.

"On en est encore loin"

"Depuis plus de deux ans, les élus travaillent pour créer des bassins de vie. Nous n’y sommes pas arrivés", constate, un brin désabusé, le président de l’association des maires de l’Aveyron, Jean-Louis Grimal. L’objectif initial du schéma départemental était d’établir une nouvelle carte intercommunale, comprenant une vingtaine d’entités. On en est encore loin, l’Aveyron devant composer, à ce jour, avec trente-cinq communautés de communes et une communauté d’agglomération.

Est-ce à dire que chacun défend étroitement son pré carré? "Ce qui a été fait au niveau du redécoupage cantonal décourage un peu les élus", observe Jean-Louis Grimal. Un redécoupage qu’il juge aberrant, notamment dans le Sud-Aveyron et le Lévezou."Demain, on va tout regrouper à Pont-de-Salars aux dépens de Salles-Curan, Vézins, Saint-Rome-de-Tarn..., alors qu’il y a des bourgs qui vivent."

Et à ceux qui considèrent que la création d’un syndicat mixte ne va pas forcément dans le sens de la réforme territoriale souhaitée, le maire de Curan rétorque simplement: "Tous les élus ne sont pas encore prêts. C’est un premier pas, une étape, sachant que le syndicat mixte peut être rapidement transformé." Rendez-vous donc lundi prochain, dans la même salle d’animation de Luc. Cette fois, il n’y aura pas besoin d’atteindre le quorum.