Plan cancer : l'Aveyron "ne peut pas faire l'impasse d'un combat"

Aujourd’hui, le Dr Alain Marre scrutera de près le nouveau plan cancer qui sera dévoilé en fin de matinée par le président de la République. Un plan qui doit notamment mettre l’accent sur les inégalités sociales et territoriales... Ça tombe bien.

C’est le credo de celui qui, depuis plus de trente ans, se bat pour développer l’accès aux soins en oncologie dans le département de l’Aveyron. Il est même à l’origine d’une sorte de plan cancer local avec la création, en 2004, d’un centre de coordination en cancérologie avec les hôpitaux de Villefranche-de-Rouergue et Figeac baptisé 3C.

"Aujourd’hui, je peux dire que 95% de nos patients bénéficient des mêmes soins qu’ailleurs. Voire plus. Mais dans trois ans?", interroge le Dr Marre, qui rendra sa blouse dans un peu plus d’un an, et qui a déjà laissé les rênes du 3C.

Un sujet évoqué avec Anne-Marie Escoffier

Une radiographie du plan dévoilé aujourd’hui lui en donnera une certaine idée."L’aide sera-t-elle ciblée vers les pôles anti-cancers ou sera-t-elle répartie sur le territoire?" Inutile de souligner l’option qu’il soutient. Il s’en est d’ailleurs entretenu avec la ministre Anne-Marie Escoffier. "Aveyronnaise et ministre de la Décentralisation, elle a entendu mon propos sur l’équilibre des territoires en matière de santé", assure Alain Marre, qui se plaît à rappeler au passage que Rodez est  "peut-être la ville de France la plus éloignée d’un CHU anti-cancer." Un éloignement qui a mobilisé son combat pour  "maintenir un accès innovant pour tout le monde."

Quoi qu’il en soit, une fois le plan dévoilé, il en demeure convaincu:  "Il sera impossible de faire l’impasse d’un combat. En Aveyron, il faudra se battre, être générateur d’idées." Après un premier plan (2004-2008), qui avait la volonté d’organiser la prise en charge de la cancérologie en France, un deuxième plan (2009-2013) axé autour du suivi du patient, ce troisième plan, pour ce qui concerne le département, sera à mettre en regard avec une équation délicate.  "Une ville de Rodez éloignée de Toulouse et Montpellier, une démographie médicale qui n’est pas florissante, une population vieillissante en bonne santé, et des moyens financiers dont on sait qu’ils sont limités... " Le nouveau plan dévoilé aujourd’hui résoudra-t-il une partie de l’équation ?