Les Inconnus au cinéma dans "Les Trois frères, le retour": c'était leur destin

  • Les Inconnus, de gauche à droite Didier Bourdon, Pascal Legitimus et Bernard Campan, à Paris le 4 février 2014
    Les Inconnus, de gauche à droite Didier Bourdon, Pascal Legitimus et Bernard Campan, à Paris le 4 février 2014 AFP - Joel Saget
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AFP

Treize ans après leur séparation pour des aventures solo, Les Inconnus (Bernard Campan, Pascal Légitimus et Didier Bourdon) reforment le trio comique à l'affiche du film "Les Trois Frères, le retour", en salles mercredi, quatrième long métrage qui les réunit.

Après s’être perdus de vue, leurs personnages fétiches, les Frères Latour, reprennent du service à l’occasion du retour des cendres de leur mère chanteuse installée aux Etats-Unis. A défaut d’héritage, ils découvrent un passif de plusieurs milliers d’euros versés à l’artiste par la maison de disques à titre d’avance, dans l’espoir d’un album jamais enregistré.

La situation est critique. Bernard, Didier et Pascal sont en quasi-faillite personnelle : l’un est un comédien raté, le deuxième se dit professeur de philo alors qu’il vivote en vendant des sextoys depuis des parkings dans sa voiture transformée en bureau, tandis que le dernier joue les gigolos aux crochets d’une richissime retraitée cougar.

D’aventures incroyables en rencontres loufoques, Les Inconnus qui signent la réalisation et le scénario, enchaînent les gags les plus improbables, sans rien perdre de la puissance comique qui a fait leur succès.

Révélés au milieu des années 80 par le "Petit théâtre de Bouvard", le trio a rapidement gagné ses galons sur scène, avant la consécration de "La Télé des Inconnus", séries de sketches parodiques d’émissions TV.

En 1995, leur premier film "Les Trois frères" triomphe avec plus de 7 millions de spectateurs et décroche le César de la meilleure première œuvre. Six ans plus tard, leur séparation a pour origine un différend juridique, tranché en leur faveur depuis, avec leur premier producteur Paul Lederman qui les a empêchés de se produire ensemble pendant plusieurs années. Retrouvant enfin leur liberté, Campan, Légitimus et Bourdon ont préféré s’accorder des carrières indépendantes diversement couronnées.

"Le temps qui a passé justifie l’envie de retravailler ensemble. Ces années ont été une bonne chose. On voulait revenir avec un spectacle et puis on s’est dit qu’on allait faire un film", confie à l’AFP Didier Bourdon.

"Notre patte est toujours là"

"Bizarrement, trouver un producteur a été compliqué. Il y a eu de grosses hésitations. Certains disaient qu’on était vintage, un peu +has been+, avec la cinquantaine passée. Ils étaient inquiets de savoir si on allait plaire à un public jeune. Dans le cinéma, les investissements sont devenus plus frileux qu’auparavant…", souligne Pascal Légitimus.

"Pourtant, nos trois films, y compris le dernier et +Les Rois Mages+, ont un budget total inférieur à certaines comédies qui se sont faites récemment. +Le retour+ a coûté 8 millions d’euros…", observe pour sa part Didier Bourdon.

"Pour l’écriture, on a travaillé à trois, d'abord séparément, et aussi en duo. On s’envoyait nos brouillons pour annotations", raconte Bernard Campan qui a profité de sa parenthèse solo depuis 2001 pour aborder avec succès au cinéma des rôles dramatiques.

"On sait que ce retour est très attendu : la pression nous a motivés. On est confiant : l’accueil (NDLR : du film) a été très bon lors des avant-premières", dit Pascal Légitimus.

Les Inconnus ont-ils changé ? "On évolue avec le temps… On a aujourd’hui une vie de famille, des horaires plus cadrés, mais notre patte est toujours là", estime Campan.

Pour Didier Bourdon, c’est le stand-up et la parole qui ont changé : "Il y a une crispation générale. On se demande si Pierre Desproges pourrait dire les mêmes choses... Même les politiques peuvent avoir des paroles dévastatrices et à la TV, certaines émissions sont plus drôles que des sketches".

Les Inconnus n’ont pas prévu de se retrouver sur scène : "Les gens en ont plus envie que nous. Pour le moment, nous sommes dans l’énergie du film. On verra, mais plus tard".

Source : AFP

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