Météo : ces Aveyronnais qui font la pluie et le beau temps

  • Jean-François Petit (deuxième en partant de la droite) faisait des relevés météo depuis août 1965,
sur les hauteurs de Vieurals, commune d’Aurelle-Verlac,
au pied des monts d’Aubrac. Il vient
de passer le relais
à Florent Marcilhac (à droite), ici avec Jean-Yves Tachenne (à gauche), prévisionniste
et coordinateur
du réseau d’observateurs météo de l’Aveyron, et Philippe Aliaga,
chef du centre météorologique d’Albi qui concentre les données des départements du Lot, Tarn et Aveyron.
    Jean-François Petit (deuxième en partant de la droite) faisait des relevés météo depuis août 1965, sur les hauteurs de Vieurals, commune d’Aurelle-Verlac, au pied des monts d’Aubrac. Il vient de passer le relais à Florent Marcilhac (à droite), ici avec Jean-Yves Tachenne (à gauche), prévisionniste et coordinateur du réseau d’observateurs météo de l’Aveyron, et Philippe Aliaga, chef du centre météorologique d’Albi qui concentre les données des départements du Lot, Tarn et Aveyron. OC
Publié le
Centre Presse Aveyron

Météorologie. Les progrès technologiques au XXIe siècle n’ont pas (encore et heureusement) remplacé la main et l’œil de l’homme. Au quotidien, ils sont encore 36 correspondants en Aveyron.

Chez eux, les années s’énumèrent comme des grands (ou mauvais) crus. 1956: impressionnant gel tout le mois de février; 1984: neige lourde jusqu’à 1,20 m avec vent d’ouest et des maisons qui tombaient comme un château de carte. La curiosité est le trait de caractère qui anime l’observateur bénévole de Météo France. Jean-François Petit est de cette trempe-là.

Les grands services de Monsieur Petit

Depuis août 1965, il a donné quotidiennement, aux alentours de 8 heures du matin, la pluviométrie puis la température, grâce à sa station installée dans le hameau de Vieurals, commune d’Aurelle-Verlac. "C’est un grand service que nous a rendu M. Petit. Il a permis de recueillir des données de longue durée, pendant au minimum 30 ans", confie Philippe Aliaga, chef du centre météorologique d’Albi, à la Direction interrégionale Sud-Ouest en charge des départements du Lot, Tarn et Aveyron. Les postes automatiques, radars et satellite affinent, attestent, justifient, comparent les données humaines mais ne remplacent pas les hommes sur le terrain.

Fidèle au poste tous les matins depuis un demi-siècle

Chaque matin, le relevé s’accompagnait d’une prise de note avec observations sur les conditions météorologiques consignées sur un registre et transmises tous les mois par courrier au centre météo d’Albi qui en assure le contrôle, la validation et l’enregistrement dans une base de données. "Ces données sont exploitées pour élaborer des bilans mensuels, trimestriels, semestriels et annuels, permettant de bien connaître le climat local et d’en surveiller son évolution au fil des décennies",  poursuit Philippe Aliaga.

Recrutement difficile

Désormais, c’est Florent Marcilhac, voisin de Jean-François Petit, qui assure la relève. "C’est une chance de trouver quelqu’un qui accepte d’entrer dans la démarche car on a du mal à recruter des jeunes. Cela va nous permettre de prolonger la prise de données longue durée pour suivre le climat et son évolution."  Les jeunes sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à partir étudier et travailler, sans revenir au village. Une évolution de la société incompatible avec la contrainte quotidienne des relevés météorologiques. Un changement dans la continuité pour Florent et Jean-François, tous deux éleveurs et voisins qui peuvent faire appel à un proche en cas de (rare) vacances. 

Un demi-siècle de relevés

À l’heure de passer le flambeau, M. Petit, qui désormais parraine et conseille, s’appuyant sur son expérience, se remémore les anecdotes qui ont marqué son demi-siècle (!) de relevés, comme celle du temps où la brouette remplie d’eau pour mesurer la pluviométrie intriguait les gens du village, tous curieux de connaître les données exactes consignées.

Alors que la température notée à la station et celle relevée sur un thermomètre privé -les amplitudes thermiques très localisées en Aveyron nécessitent pas moins de quatre points de mesure sur l’Aubrac- pouvaient afficher quelquefois de gros écarts ! Et pour connaître la météo, sujet qui lance la conversation "ou bouche les blancs quand on n’a rien à dire",  comme l’a constaté Jean-François, c’est dorénavant à Florent qu’il faudra poser la sempiternelle question: "Quel temps va-t-il faire aujourd’hui?"

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