Accessibilité : Rodez encore loin du but

52e en 2012, 56e en 2013. En un an, la ville de Rodez a reculé de quatre places dans le baromètre de l’accessibilité des villes de France publié par l’Association des paralysés de France. Et cela ne devrait pas s’arranger dans les mois à venir… Une situation que l’on souhaite tempérer du côté de la délégation aveyronnaise de l’APF.

"Le classement n’est pas tant significatif", lâche Delphine Vanhee, directrice. "Ce qui importe pour nous, c’est l’évolution. Pour Rodez, la note évolue dans le bon sens. En 2012, nous avions 12,9/21. En 2013, nous sommes à 13,7/21. Une évolution positive qui se ressent notamment au niveau de l’accessibilité des équipements municipaux. Les accès aux bus sont meilleurs, ainsi qu’au stade Paul-Lignon. De même les places de parking sont plus nombreuses", dit-elle. 

 "Des insuffisances qui ne concernent pas l'action de la commune"

Concernant la note du cadre de vie, qui, sur la même période, est passée de 11 à 14, là encore, la directrice salue les efforts de la collectivité, attribuant, en autre, ce résultat " à l’accès facilité au nouveau multiplexe". 

Des efforts que ne conteste bien évidemment pas le maire pour qui cette note, "moyenne", reflète avant tout  "des insuffisances qui ne concernent absolument pas l'action de la commune". Selon lui, "les difficultés pour accéder à un bureau de poste, à un cabinet médical ou paramédical dégradent considérablement la notation finale de la ville". L'élu rappelant que "sur les 70M€ d'investissements réalisés par son équipe, 12% concernent directement l'accessibilité." 

Et d'enfoncer le clou : "au delà de nos obligations légales, nous agissons pour favoriser l'accessibilité des commerces de proximités par des subventions à hauteur de 40% sans que le rapport de l'APF n'en fasse état". 

Pas de ligne budgétaire

Néanmoins, s'il est bien une question qui inquiète la directrice de la délégation de l’APF, c’est bien celle de l'avenir de cette politique. "Déjà, cette année, la commission communale sur l’accessibilité ne s’est pas réunie", souligne-t-elle. Des craintes relayées par Gilbert Gladin, adjoint au maire, délégué à la circulation, au stationnement, à l’accessibilité et à la prévention, à l'occasion du dernier conseil municipal.

Un "bon combat pour l'égalité"

Celui-ci avait évoqué son regret de ne pas voir de ligne budgétaire dédiée à l’accessibilité lors du vote du budget vendredi 7 février. "Entre 2009 et 2013, nous étions passés de 100 000 à 500 000€. Pour 2014, rien…", lâche-t-il. "Le cabinet conseil que nous avions mandaté pour faire un état des lieux des travaux à effectuer avait chiffré le coût à 6,5 millions. Aujourd’hui, on est loin d’y arriver", déclare-t-il.

Un choix budgétaire de la Ville que l’élu regrette alors qu’en 2015, la loi obligera les lieux accueillant du public à être aux normes. "Nous sommes bien loin de ce que devrait être l’accessibilité à Rodez. C’est dommage, car je trouve qu’il s’agit d’un bon combat pour l’égalité", conclut Gilbert Gladin.