Les taxis attendent une réponse sur les VTC avant de lever la grève

  • Des chauffeurs de taxis en grève bloquent la circulation à Lyon, le 12 février 2014
    Des chauffeurs de taxis en grève bloquent la circulation à Lyon, le 12 février 2014 AFP - Jean-Philippe Ksiazek
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AFP

Les taxis attendent une réponse de Matignon à leur demande de gel des immatriculations des voitures avec chauffeur (VTC) avant de lever leur grève et, pour peser sur la décision, plusieurs centaines d'entre eux étaient rassemblés dans la nuit de mercredi à jeudi en deux endroits de Paris.

L'intersyndicale des taxis (CFDT, CGT, FO, CST, FTI et SDCTP) a été reçue mercredi soir à l'Assemblée nationale par le député Thomas Thévenoud (PS), chargé par le gouvernement de trouver d'ici à deux mois une issue au conflit opposant taxis et voitures avec chauffeur.

A la sortie de la réunion vers 21H00, ils ont assuré que M. Thévenoud leur avait promis de contacter le Premier ministre "dans les heures qui viennent" pour faire part de leur demande de gel des immatriculations de voitures de tourisme avec chauffeur, que les taxis accusent de concurrence déloyale.

"Ca s'est très bien passé. On n'est pas déçu", a dit Nordine Dahmane (FO). "Ils nous a promis qu'il y aurait des règles (...) Il va prendre contact dans les heures qui viennent avec le Premier ministre", a-t-il ajouté. "Pour l'instant le mouvement reste en place jusqu'à ce qu'on ait la réponse. On reste mobilisé, on ne lâchera pas", a-t-il ajouté.

Pour Karim Asnoun (CGT), le député "s'est engagé à relayer auprès de Matignon (leur) volonté d'arrêter immédiatement l'immatriculation des VTC".

Cette question des immatriculations est centrale: mardi, l'intersyndicale a appelé à une grève reconductible, demandant au gouvernement de les geler pour les VTC tant qu'une solution n'était pas trouvée au conflit qui les oppose.

- 'On ne bouge pas' -

La délégation reçue par le député s'est ensuite rendue place Joffre, au centre de Paris, pour rendre compte de la réunion à quelque 150 à 200 taxis. "On attend la réponse du gouvernement dans les prochaines heures. Si elle est positive la grève est levée, si elle est négative le préavis est maintenu", a lancé Abid Bendjeffal, secrétaire adjoint FO.

"On ne bouge pas !", a répondu un chauffeur.

Selon un représentant CFDT, des taxis étaient bloqués Porte Maillot, dans l'ouest de la capitale.

De fait, un journaliste de l'AFP a constaté qu'ils y étaient plus nombreux, environ 350, surveillés par les gendarmes mobiles. La circulation, bloquée dans la journée selon des chauffeurs, s'écoulait peu avant minuit sur une voie ou deux. Certains protestataires se disaient prêts à "rester toute la nuit" si besoin. D'autres commençaient à rentrer chez eux.

Dans la journée, seulement quelques actions sporadiques ont été menées en région parisienne. Le soir, des opérations escargots ont provoqué des difficultés de circulation à l'heure de pointe, selon le Centre national d'information routière (Cnir).

Quelques tensions entre grévistes et non-grévistes ont été constatées mais pas de violences. A l'aéroport de Roissy, la mobilisation a été moindre que la veille.

M. Thévenoud doit recevoir "dans les prochains jours" les autres acteurs du dossier, sociétés de VTC et fédérations de taxis. Majoritaires chez les taxis, ces fédérations (dont FFTP, FNDT, FNTI, FNAT et Unit) ont décidé elles-même d'appeler à une grève reconductible à partir du 27 février.

Lancé lundi à Paris, le mouvement des taxis s'était durci mardi soir avec une manifestation surprise d'une centaine de taxis Place de la Concorde, qui s'est soldée par une soixantaine de gardes à vue, levées rapidement.

Longtemps protégés, les taxis dénoncent la "concurrence déloyale" des sociétés de VTC, qui se sont multipliées depuis un assouplissement de la législation en 2009.

Les VTC ne peuvent travailler que sur réservation, mais les taxis les accusent de prendre des clients à la volée.

Le coût d'enregistrement d'une VTC est de 100 euros alors que les licences de taxis, délivrées gratuitement par les autorités mais au compte-gouttes, se négocient entre taxis autour de 230.000 euros à Paris.

Les syndicats réclament l'interdiction des applications de réservation de VTC sur smartphone, un délai de réservation minimum de 30 minutes et des courses d'un montant de 60 euros a minima.

Source : AFP

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