Et vous, les JO de Sotchi vous passionnent-ils ?

Ne cherchez plus, rien ne raccroche l’Aveyron aux Jeux olympiques de Sotchi ou si peu. Il y a bien cet entraîneur gallois de l’équipe russe de snowboard, Paul Pook, installé à Najac depuis plusieurs années ou encore Dominique Tournier, l’Aveyronnais de la station de Val Thorens, ancien entraîneur et «père spirituel» du descendeur tricolore Adrien Théaux. 

On signalera également la présence d'une église orthodoxe à Sylvanès... Pour le reste, 4051 kilomètres séparent la station balnéaire russe de la préfecture Rodez. Déjà, il faut bien l’avouer, notre département est tout sauf connu pour ses skieurs ! Certes, il y a les stations de Laguiole et de Brameloup -candidates à l'organisation des JO de 2022 !- mais ces dernières ne se sont jamais "enflammées" pour des compétitions reines. 

Les Aveyronnais se passionnent-ils pour ces Jeux olympiques ?

Les premières audiences de France Télévisions ont dépassé les espérances. La cérémonie d’ouverture a ainsi fait un carton avec pas moins de 5,5 millions de personnes devant leur petit écran. Chrystel Alquier, athlète paralympique présente aux JO de Londres l’été dernier, faisait partie de ceux-là à Olemps: "Je voulais voir comment cela rendait à la télévision. C’était joli mais pas au niveau de Londres tout de même." Mais ce qui anime aujourd’hui les discussions en Aveyron comme ailleurs, ce sont les à-côtés de ces olympiades. Niveau ambiance, on a vu mieux. Coûts délirants de travaux (37 milliards) -un record-, lois homophobes, politique répressive et présomption de corruption. Bref, ces Jeux olympiques de Sotchi sont surtout ceux de la polémique et du pouvoir omniprésent de Poutine.

"Le contexte a tué l’enjeu sportif !" 

Sur ce point-là, les Aveyronnais sont partagés. "Des polémiques, il y en a toujours. Les gens feraient mieux de parler de sport. C’est énervant et c’est très bien pour la Russie d’accueillir les Jeux", souligne Crystel Alquier. Un avis qu’est loin de partager Philippe. Ce jeune Villefranchois, passionné de sport et parti à la découverte de la Russie il y a de cela un an, est catégorique: "Le contexte a tué l’enjeu sportif !" S’il avoue "suivre de loin ces Jeux car l’Aveyron n’est pas une terre de sports d’hiver", cet ancien rugbyman ne parvient pas à éclipser l’environnement politique: "Je ne pense pas que c’était une erreur d’attribuer ces Jeux à la Russie. Mais, dans l’organisation, elle n’a pas été exemplaire comme on pouvait s’y attendre. Il n’y a qu’à regarder tous les gens qui se sont retrouvés à la rue après les travaux. Et maintenant, le pouvoir instrumentalise ces JO. C’est dommage."

"Arrêter de jouer les vierges effarouchées"

Pour Stéphane Mazars, sénateur et Monsieur sport de la politique aveyronnaise, il n’est désormais plus temps de se poser des questions. "Je trouve que c’est très inconfortable pour les sportifs. On les culpabilise presque d’être à Sotchi. Mais c’est trop tard. Il n’y a pas de véritable clause sur les droits de l’homme au Comité International Olympique (CIO) pour attribuer les JO. J’y suis favorable mais pour l’instant, ce n’est pas le cas alors il faut arrêter de jouer les vierges effarouchées". Même en Aveyron, bien loin de l’effervescence de Sotchi, ces Jeux olympiques d’hiver n’ont pas fini de diviser. Les discussions, elles, iront bon train jusqu’à la clôture. En attendant, nombreux se perdront des heures devant leur télévision...