Ukraine: le retour à la violence à Kiev condamné de Moscou à Washington

  • La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à Vienne le 18 février 2014
    La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à Vienne le 18 février 2014 AFP - Dieter Nagl
  • Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, à Londres le 3 février 2014
    Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, à Londres le 3 février 2014 AFP/Archives - Carl Court
  • Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch à Kiev, le 14 février 2014
    Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch à Kiev, le 14 février 2014 AFP/Archives - Genya Savilov
Publié le
AFP

De Moscou à Washington en passant par Bruxelles, Varsovie et Paris, les chefs de la diplomatie ont condamné mardi le retour à la violence à Kiev, certains évoquant même un pays au bord de la "guerre civile" et Berlin agitant la possibilité de sanctions de l'UE.

Selon le chef de la commission des affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, l'Ukraine se trouve au bord de la "guerre civile". Et M. Pouchkov a accusé les Occidentaux d'en être responsables.

"J'estime qu'en Ukraine se déroule un scénario +orange+ de prise du pouvoir via le chaos et l'arbitraire", a-t-il déclaré, allusion à la Révolution orange de 2004 ayant mené au pouvoir les pro-occidentaux.

"Je pense que c'est l'Occident et les hommes politiques occidentaux qui en sont en grande partie responsables, en faisant pression en permanence sur les autorités ukrainiennes pour qu'elles ne rétablissent pas l'ordre dans le pays et laissent agir les organisations ultra-radicales qui tirent maintenant sur la police et mènent la situation à la guerre civile", a-t-il ajouté, cité par l'agence Interfax.

Il relayait la position du ministère russe des Affaires étrangères plus tôt dans la journée. Dans un communiqué, le ministère a qualifié la situation à Kiev de conséquence "directe de la politique de complaisance des hommes politiques occidentaux et des structures européennes" qui "ferment les yeux sur les actes agressifs des forces radicales en Ukraine, encourageant de fait l'escalade et les provocations envers le pouvoir légal".

Quelque 20.000 opposants au président Viktor Ianoukovitch se sont heurtés mardi à Kiev aux forces de l'ordre, faisant sept morts, dont deux policiers, et des dizaines de blessés. Les heurts se poursuivaient dans la soirée.

Berlin, de son côté, menaçait l'Ukraine d'éventuelles sanctions de l'Union européenne. "Celui qui est responsable de décisions qui conduisent à des effusions de sang (...) doit s'attendre à ce que l'Europe reconsidère sa retenue en matière de sanctions personnelles" contre des dirigeants ukrainiens, a déclaré le chef de la diplomatie Frank-Walter Steinmeier, dans un communiqué.

Son homologue français Laurent Fabius a dénoncé "un usage indiscriminé de la force à Kiev", appelant l'ensemble des parties à (...) reprendre immédiatement le chemin du dialogue". Un appel semblable a été lancé par le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.

A Washington, la Maison Blanche a fermement "condamné les violences de rues et le recours excessif à la force des deux côtés", autorités et manifestants, ajoutant que "cela ne résoudra pas la crise".

Interrogée par l'AFP, Laura Lucas Magnuson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, le cabinet de politique étrangère du président Barack Obama, a poursuivi: "Pour rétablir la paix et la stabilité, nous pressons le président Ianoukovitch de calmer immédiatement la situation et de mettre fin aux affrontements au Maïdan", la place centrale de Kiev, scène des affrontements.

En Europe, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui avait ces dernières semaines effectué plusieurs déplacements à Kiev, s'est dite "très préoccupée" par "l'inquiétante escalade" de la violence, appelant les "responsables politiques à assumer leurs responsabilités partagées pour rétablir la confiance et créer les conditions pour une solution durable de la crise politique".

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a proposé à nouveau l'aide de Varsovie pour sortir de la crise, en estimant que l'Ukraine était menacé d'une "guerre civile à petite ou grande échelle", avec des conséquences pour la sécurité et la stabilité de toute la région.

Source : AFP

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