Maïs OGM : Alain Fauconnier regrette "la pirouette" de l'UMP

  • Pour le sénateur Alain Fauconnier, "ce dossier mérite un autre traitement que celui de la caricature."
    Pour le sénateur Alain Fauconnier, "ce dossier mérite un autre traitement que celui de la caricature." CP
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Philippe Routhe

Alain Fauconnier (PS), l'auteur de la proposition de loi visant l'interdiction du maïs OGM qui a été rejetée au Sénat, critique l'"incohérence" de l'UMP et du RDSE, à majorité PRG, qui ont voté contre.

Quelle est votre réaction à cette motion de l’UMP votée par le Sénat et qui a abouti au rejet de votre proposition de loi sur les OGM visant à sécuriser juridiquement l’interdiction du maïs MON 810 ?

Ce n’est qu’un rejet sur la forme, pas sur le fond. Je regrette les conditions dans lesquelles tout cela s’est passé. On apprend encore et toujours, et je n’aurai pas dû faire confiance à ceux qui m’avaient assuré de leur soutien. Je suis aussi curieux devant l’attitude de l’UMP. Lorsque le ministre de l’Agriculture UMP, Bruno Le Maire, avait présenté les arrêtés sur le moratoire, nous les avions votés. Là, c’est une pirouette avec tout ce qu’il y a de plus détestable dans la politique. Mais c’est juste une bataille de retardement...

Vous demeurez optimiste ?

La détermination du Gouvernement est intacte. Le texte va être repris à l’Assemblée nationale et sera porté par un député, au plus tard d’ici à quinze jours. Je n’ai aucun doute que ce texte ira au bout, mais j’aurais préféré que cela se fasse au Sénat. Aujourd’hui, dix-neuf pays européens ont basculé.

Vous êtes assailli de questions depuis ce vote, ce qui signifie toute l’importance du sujet, non ?

Le vrai sujet, c’est l’interdiction des OGM. Et mettre un terme à la manipulation des pro OGM qui mélangent l’acceptable et l’inacceptable. Il n’y a pas dans ce texte d’hostilité à la biotechnologie. De toute manière, nous allons vers une phase de débat apaisé et c’est l’objet de ce texte. Nous sommes là devant des enjeux sociétaux. Devant le Mon 810 et le TC 1507, il y a un problème, ou bien nous sommes très nombreux en Europe à être des imbéciles. J’ai passé énormément de temps à travailler sur ce dossier, et je peux vous dire qu’il mérite un autre traitement que celui de la caricature.

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