Carnaval de Rio: "Bola Preta" ou la folie de masse

  • Le défilé de Bola Preta pendant le carnaval de Rio le 1er mars 2014
    Le défilé de Bola Preta pendant le carnaval de Rio le 1er mars 2014 AFP - Yasuyoshi Chiba
  • Le défilé de Bola Preta pendant le carnaval de Rio le 1er mars 2014
    Le défilé de Bola Preta pendant le carnaval de Rio le 1er mars 2014 AFP - Yasuyoshi Chiba
  • Des Brésiliens dansent et chantent sous l'égide de Bola Preta, l'un des plus grands "blocs" de carnaval du monde dans un tonnerre de décibels à Rio de Janeiro le 1er mars 2014
    Des Brésiliens dansent et chantent sous l'égide de Bola Preta, l'un des plus grands "blocs" de carnaval du monde dans un tonnerre de décibels à Rio de Janeiro le 1er mars 2014 AFP - Yasuyoshi Chiba
Publié le
AFP

Alerte, le centre de Rio de Janeiro a été envahi par plus d'un million d'extraterrestres! Ils boivent, dansent et chantent sous l'égide de Bola Preta, l'un des plus grands "blocs" de carnaval du monde dans un tonnerre de décibels.

C'est le moment d'oublier la Coupe du monde, les manifestations et le reste.

En 2012, le Cordao da Bola Preta (cordon de la boule noire) avait rassemblé 2,5 millions de personnes et ainsi disputé à un groupe de Recife (Galo da Madrugada, coq du matin) le titre honorifique de plus grand bloc du monde, avant de passer à 1,8 million en 2013.

Ce samedi, le reflux s'est confirmé, avec 1,3 million de personnes, selon Riotur, le service de tourisme de la municipalité.

Mais dans le quartier d'affaires de la "Ville merveilleuse", les chiffres ne comptent pas ce samedi. Place aux notes de musique et aux touches vestimentaires qui donnent à la folie carnavalesque ses lettres de noblesse. Mais aussi à l'alcool qui coule à flot dès 9h00 du matin, surtout la bière, parfois la vodka et la cachaça.

Année de Coupe du monde au pays du "futebol", contestée par 38% de la population brésilienne selon un sondage paru lundi, temps d'agitation sociale initiée par des manifestations monstres en juin dernier et qui connaissent depuis des répliques moindres mais régulières et violentes, précampagne avant les élections générales d'octobre: pendant cinq jours, tout cela n'existe plus !

A presque 100 jours du Mondial, quelque 918.000 touristes sont attendus par la mairie de Rio durant les festivités, s'ajoutant aux millions de Cariocas amateurs du Carnaval.

Le défilé de samedi en est un bel aperçu. Les camions qui diffusent la samba, depuis l'église de Candelaria, fendent lentement la foule dense.

Les vendeurs ambulants de boissons, en-cas, colifichets et marcels aux armes de Bola Preta écoulent leur marchandise à qui mieux mieux. Et les "catadores" s'activent, en ramassant les canettes métalliques pour les revendre à des entreprises de recyclage.

Le code couleur de Bola Preta, c'est le blanc à pois noirs. Certains le respectent, à leur manière, comme ce quinquagénaire noir qui a découpé des trous ronds sur son T-shirt blanc.

- 'Chaud' dans tous les sens -

D'autres se prennent pour Obélix, Spiderman, Wolverine, Wonderwoman, Captain America, le Joker, Barack Obama, un lapin rose géant, une infirmière voluptueuse, un taulard...

Il y a aussi des trouvailles originales comme ce jeune homme arborant une chope de bière au bout d'un cordon autour du cou à la manière d'une accréditation ou cette femme aux cheveux dressés en cône d'un mètre de hauteur.

Les déguisements sont parfois collectifs, avec des "turmas" (bandes) qui rassemblent généralement des riverains d'un même quartier, comme ces lycéens-lapins à jupettes en moquette verte. Nombreux sont d'ailleurs les groupes d'hommes grimés en femmes, avec perruque blonde, robe à fleurs, soutien-gorge.

Emmenés par quelqu'un qui tient dans une main un crâne d'animal, dans l'autre une bouteille de whisky, il y a aussi cette horde d'hommes et femmes préhistoriques, peinturlurés de noir, qui crient "uga! uga!" et se jettent sur les autres fêtards pour se frotter à eux et les maculer de peinture... "Moi, je suis naturel!", leur lance joyeusement un Noir.

La "turma" de Piedade est représentée par un ballon de foot noir et blanc sur le T-shirt. "Bola Preta, c'est le meilleur bloc, là où il y a le plus de monde et de belles filles!", explique Max (26 ans) à l'AFP. Son copain Joaquim (20 ans) est déjà hilare: "On paie 50 reais (15 euros) et on a la bière à volonté !"

C'est "chaud", dans tous les sens du terme: le soleil tape fort, la sensualité est torride et des rixes éclatent ponctuellement.

"C'est à la fin du défilé qu'il y a souvent des bagarres, dit à l'AFP un policier militaire. Nous faisons le même travail que d'habitude, mais il faut être plus vigilant à cause du grand nombre de gens et de tout l'alcool qu'ils boivent. L'année dernière, on avait dû arrêter des centaines de personnes".

Lui-même défilera-t-il dans ses jours de repos ? "Non, demain je vais à la plage, j'en aurai assez du Carnaval !"

Source : AFP

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