Le salon de l'agriculture, politique et constructif, s'achève

  • François Hollande au Salon de l'Agriculture le 22 février 2014 à Paris
    François Hollande au Salon de l'Agriculture le 22 février 2014 à Paris Pool/AFP - Alain Jocard
  • Stéphane Le Foll et Arnaud Montebourg  au Salon de l'Agriculture le 26 février 2014 à Paris
    Stéphane Le Foll et Arnaud Montebourg au Salon de l'Agriculture le 26 février 2014 à Paris AFP/Archives - Thomas Samson
  • Guy Vasseur, président des Chambres d'agriculture, le 21 février 2014 à Paris
    Guy Vasseur, président des Chambres d'agriculture, le 21 février 2014 à Paris AFP/Archives - Jacques Demarthon
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AFP

Adieu veaux, vaches, cochons, ministres... : le 51e salon de l'agriculture s'achève dimanche à Paris après une semaine d'un ballet politique incessant, nourri de discussions constructives avec les agriculteurs qui demandent de la simplification pour avancer.

Côté fréquentation aussi, les organisateurs ont le sourire. Il y a eu une bonne affluence, qui devrait talonner ou même dépasser celle de l'an dernier, où un peu plus d'un Français sur 100 s'était rendu Porte de Versailles, soit près de 700.000 personnes. Le bilan sera connu en fin d'après-midi, le salon fermant ses portes à 19 heures.

Dès l'inauguration par le président de la République le 22 février, le ton était donné. Ni huées, ni sifflets: la vague de contestation dans les campagnes s'est apaisée.

"François Hollande, quand il parle de compétitivité, de baisse des charges, de reconquête des marchés perdus, les agriculteurs y sont largement sensibles. Le discours nous convient, ce qui ne convient pas, c'est quand les actes ne suivent pas", commente auprès de l'AFP Guy Vasseur, président des Chambres d'agriculture.

Le climat était donc "serein, sérieux, plein d'échanges", comme le qualifie Guy Vasseur, mais le monde agricole sera attentif demain aux concrétisations.

- Allier écologie et agriculture -

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et une dizaine de ministres ont marché dans les pas du président tout au long de la semaine, sur fond de spéculations sur un éventuel remaniement.

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, était là partout, tout le temps, mais celui qui a surtout retenu l'attention des agriculteurs, c'est le ministre de l’Écologie, Philippe Martin. "On a un ministre de l'Écologie qui a eu des responsabilités de préfet (dans le Gers et les Landes, ndlr) et ça lui donne une capacité à appréhender", poursuit Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole du pays.

Une chose est sûre, avec son discours, le ministre de l'Écologie ne pouvait pas déplaire aux agriculteurs.

Vendredi, lors de sa seconde visite Porte de Versailles, il disait par exemple: "l'écologie a besoin d'alliés, ces alliés ce sont les scientifiques, les industriels, les agriculteurs" et "rester dans un splendide isolement qui permettrait de tenir un discours extrêmement ambitieux mais qui n'aurait aucune chance d'être appliqué (...) me semble être une posture uniquement intellectuelle".

Le ton est donné et le gouvernement semble bien décidé à alléger les démarches des agriculteurs, pour agrandir ou moderniser leurs élevages notamment.

- Désillusion aussi -

Dans ce contexte relativement calme, la désillusion des éleveurs restait néanmoins palpable. Revenus en berne, manque de compétitivité, manque de poids face aux industriels et à la grande distribution, les mêmes plaintes revenaient sans cesse.

Un an après le scandale des lasagnes au cheval, le nouveau label "Viande de France" donnait une des rares raisons d'espérer. D'ailleurs Stéphane Le Foll n'a pas quitté son badge vantant la viande tricolore. Et il en a donné un au chantre du "Made in France", le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, lors de sa visite mercredi.

Ce label, non contraignant, reste soumis à la bonne volonté des industriels de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Et à ce jour, seules deux enseignes se sont formellement engagées dans cette voie: Intermarché et Carrefour. D'ailleurs, sans citer spécifiquement les produits alimentaires, Arnaud Montebourg a promis jeudi un "bon coup de pied aux fesses" de la grande distribution qui ne joue, selon lui, pas assez le jeu du "Made in France".

Et les enseignes, encore elles, étaient aussi mises en cause dans leur relation avec les transformateurs et les agriculteurs. Car ce salon s'est à nouveau déroulé en pleines négociations commerciales, les éleveurs laitiers s'inquiétant à nouveau du prix du lait pour l'année à venir.

Les cours de ce nouvel "or blanc" ont flambé de près de 10% sur le marché mondial l'an dernier et les éleveurs demandent une revalorisation pour 2014. Et là encore, les échanges se sont avérés plutôt constructifs.

Les éleveurs de la FNSEA (la FNPL) estimant finalement, après s'être invités à la table des négociations, que tous avaient "intégré l’objectif de valorisation de la matière première laitière dans leur discussion".

Source : AFP

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