Les élus du Pays baraquevillois ont démissionné
Coup de colère. 90 maires et conseillers de sept communes ont rendu leur écharpe à la préfecture pour exiger de l’État qu’il règle enfin leurs difficultés financières liées à la scission communautaire, après le départ vers le Grand Rodez de Baraqueville et Manhac.
Maires, adjoints et conseillers municipaux de Boussac, Castanet, Sauveterre, Colombiès, Moyrazès, Pradinas et Gramond ont remis hier matin, comme ils l’avaient annoncé jeudi, leur démission à la préfecture, sous la conduite de Claude Bou. Le président de la communauté de communes du Pays baraquevillois, maire de Castanet, a rappelé la genèse de ce feuilleton politico-juridique et surtout les conséquences pour les sept communes restant dans le Pays, du départ volontaire de Baraqueville et Manhac vers le Grand Rodez.
La préfecture dans le collimateur
Une "inconscience" partagée aux yeux des élus avec celle "des services de l’État que nous avions alerté de la situation et qui n’ont pas pris la mesure des difficultés qui allaient être les nôtres en validant l’arrêté de périmètre...". Ils attendent ainsi de la préfecture de régler au plus vite leurs problèmes, liés à l’éclatement communautaire.
Les finances liées à la répartition de la dette n’ont toujours pas été versées aux sept communes qui "assurent toujours les charges de dix communes". La colère des élus se conjugue avec une certaine amertume : "Notre esprit républicain ne nous a pas rendu service... Nous n’avons jamais été fermés à la discussion", insiste Claude Bou pour qui d’autres solutions auraient été possibles. "Nous avons été piégés. Aujourd’hui on est en fin de mandat et on est au bout du bout. Il nous aurait fallu faire un coup d’éclat, mais ça, ce n’est plus de la politique".
"Attitude déplorable"
Le coup d’éclat, ils l’ont fait hier en portant leurs lettres de démission de leur mandat à la préfecture. Les quelque 90 élus ont reçu un soutien appuyé de nombreux collègues d’autres territoires aveyronnais (maires et conseillers généraux, le député Yves Censi, le président du conseil général Jean-Claude Luche, le président de l’association des maires Jean-Louis Grimal...) avant de pousser la porte de la préfecture. Trois minutes plus tard, la délégation des maires ressortait plus amère que jamais, reçue par un chef de service et non par le préfet. "On se moque de nous, c’est une attitude assez déplorable", ont-ils lancé avant de lever le camp. La préfecture a un mois pour valider leurs démissions. Il est peu probable que cette validation intervienne avant les élections pour lesquelles 6 des 7 maires sont candidats à leur succession...
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