Patrick Drahi, confiant sur le mariage SFR-Numericable

  • Le patron d'Altice, Patrick Drahi, confiant en son projet de mariage entre sa filiale Numericable et SFR, deuxième opérateur télécoms français lors d'une conférence de presse le 17 mars 2014
    Le patron d'Altice, Patrick Drahi, confiant en son projet de mariage entre sa filiale Numericable et SFR, deuxième opérateur télécoms français lors d'une conférence de presse le 17 mars 2014 AFP/Archives - Eric Piermont
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AFP

Le patron d'Altice, Patrick Drahi, a affiché lundi sa certitude que son projet de mariage entre sa filiale Numericable et SFR, deuxième opérateur télécoms français, aboutira mais l'entrepreneur, qui vit à Genève depuis 15 ans, n'a pas l'intention de rapatrier sa résidence fiscale en France comme le demande le gouvernement.

"Je n'ai pas prévu de faire rentrer ma famille en France", a déclaré M. Drahi, au cours d'une conférence de presse. "Je vais déjà investir 3 milliards d'euros en France, c'est un rapatriement massif, si tous les investisseurs qui investissent en France rapatrient leurs capitaux en France, je fais pareil qu'eux demain matin", a-t-il ajouté, tout sourire.

"Le nouveau groupe Numericable-SFR restera domicilé à Paris et coté à la Bourse de Paris", a-t-il cependant tenu à souligner.

Dimanche, la ministre déléguée à l'Economie numérique Fleur Pellerin avait déclaré qu'en cas de mariage effectif entre SFR, aujourd'hui filiale de Vivendi, et Altice-Numericable, qui deviendrait alors "le deuxième opérateur de télécoms en France, il serait logique que (M. Drahi) rapatrie sa résidence fiscale en France et gère ses affaires depuis Paris".

"Il va falloir que M. Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France, et donc nous avons des questions fiscales à lui poser", avait pour sa part souligné vendredi le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui avait apporté son soutien à l'offre concurrente de Bouygues sur SFR.

Le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi vit à Genève depuis 15 ans. Son statut de résident fiscal suisse, la domiciliation au Luxembourg de sa holding Altice et sa cotation à Amsterdam ont été soulignés par ses détracteurs, même si le câblo-opérateur Numericable est, lui, domicilié et coté en France.

"Ce qui est important, c'est que je vais passer beaucoup de temps à Paris, représenter l'entreprise, passer le temps nécessaire pour animer les équipes", a souligné Patrick Drahi lundi.

Vivendi a annoncé vendredi son choix d'entrer en "négociations exclusives" pour trois semaines avec Altice pour la cession de sa filiale SFR, au détriment de Bouygues, à l'issue desquelles elle écartera définitivement les autres options.

- Un milliard d'euros de synergies -

Le polytechnicien qui s'est présenté comme un "ingénieur" plutôt qu'un financier s'est dit confiant dans les chances de la transaction d'aboutir.

"Je n'avais pas de doutes" sur le fait qu'Altice-Numéricable soit retenu par Vivendi "dans le sens où c'était le meilleur projet", a souligné l'entrepreneur. Et "j'ai personnellement peu de doutes" sur le fait que le mariage se fera, "du point de vue financier, le projet est bouclé de A à Z", a-t-il également déclaré.

Bouygues a "regretté" lundi le choix de Vivendi "pour l'avenir des télécoms en France", dans un communiqué, mais le groupe a assuré qu'il continuera "à jouer un rôle majeur dans les télécoms en France".

Patrick Drahi expliqué que son ambition était de "créer un champion national, et européen, du très haut débit fixe et mobile, un projet auquel "il a réfléchi depuis 7 à 8 ans".

Le futur groupe devrait dégager des synergies d'environ 1 milliard d'euros par an, a-t-il estimé, précisant qu'il prendra la présidence du conseil d'administration du nouvel ensemble.

M. Drahi vise "à moyen terme" pour ce nouvel acteur "2 à 5% de croissance annuelle du chiffre d'affaires" , et une marge opérationnelle de 40%.

Il prévoit d'atteindre 45% de parts de marché grand public pour le fixe, contre 25% actuellement, et de prendre 30% des parts de marché des entreprises (contre moins de 20% aujourd'hui pour les deux opérateurs), alors que ce marché est aujourd'hui largement dominé par Orange.

Le patron d'Altice a promis qu'il n'y aura "aucun impact social négatif", laissant entrevoir des embauches.

"Il est hors de question de réduire le nombre de boutiques" SFR, aujourd'hui au nombre de 800, a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'accord de mutualisation des réseaux passé précédemment entre Bouygues et SFR, le PDG de Numericable, Eric Denoyer a assuré que les accords seront appliqués et pourraient même être améliorés si le partenaire le souhaite.

Source : AFP

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