La CGT et FO dans la rue contre le pacte de responsabilité

  • Jean-Claude Maily en face de  Jean-Marc Ayrault, Marisol Touraine et Michel Sapin (DàG) lors de la réunion le 27 janvier 2014 à Matignon sur le pacte de responsabilité
    Jean-Claude Maily en face de Jean-Marc Ayrault, Marisol Touraine et Michel Sapin (DàG) lors de la réunion le 27 janvier 2014 à Matignon sur le pacte de responsabilité Pool/AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Thierry Lepaon en face de  Jean-Marc Ayrault, Marisol Touraine et Marylise Lebranchu  (DàG) lors de la réunion le 27 janvier 2014 à Matignon sur le pacte de responsabilité
    Thierry Lepaon en face de Jean-Marc Ayrault, Marisol Touraine et Marylise Lebranchu (DàG) lors de la réunion le 27 janvier 2014 à Matignon sur le pacte de responsabilité Pool/AFP/Archives - Bertrand Guay
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AFP

A cinq jours des municipales, la CGT, FO, la FSU et Solidaires appellent mardi les salariés à descendre dans la rue contre le pacte de responsabilité, pièce maîtresse de la nouvelle politique de François Hollande, sur fond de vives tensions avec les syndicats signataires du pacte.

Plus de 140 manifestations et rassemblements sont prévus dans le pays, et des appels à des arrêts de travail sont lancés, pour cette journée d'action pour l'emploi et les salaires, selon la CGT.

A Paris, le cortège partira en début d'après-midi de Montparnasse vers les Invalides avec en tête les dirigeants des centrales, Thierry Lepaon (CGT), Jean-Claude Mailly (FO), Annick Coupé (Solidaires) et Bernadette Groison (FSU).

A l'origine de cette mobilisation, Jean-Claude Mailly appelle à combattre ce "pacte de complaisance", "une feuille blanche" dont "on ne sait comment il sera financé" et qui ne prévoit "rien" en termes d'emploi en contrepartie des 30 milliards d'euros de baisses de charges concédées aux entreprises.

Malgré la proximité avec le premier tour des municipales dimanche, M. Mailly affirmait lundi soir ne pas être dans "un registre politique" mais dans "un registre social et syndical". "Il vaut mieux que ça s'exprime socialement que politiquement". Et, pour lui, défiler mardi, "c'est la meilleure façon" pour les militants de FO "de rendre hommage" à leur ex-dirigeant Marc Blondel disparu dimanche.

Le leader de FO prévoit "du monde" dans les rues et espère des cortèges plus étoffés que ceux de l'automne dernier contre la réforme des retraites.

Si quelques perturbations sont attendues dans le ciel, aucune n'est prévue à la SNCF ni à la RATP où seule FO a déposé un préavis de grève.

"Nous voulons dire clairement notre opposition au pacte de responsabilité" qui "ne va rien résoudre sur l'emploi. Il s'agit d'un nouveau cadeau aux entreprises", a affirmé de son côté auprès de l'AFP Annick Coupé, porte-parole de l'union syndicale Solidaires.

- "retirer le pacte"-

"On demande au gouvernement de retirer ce pacte", a lancé Mme Coupé, alors que le gouvernement prévoit de le finaliser rapidement et d'engager en avril sa responsabilité devant le Parlement sur ce projet.

La journée d'action s'est greffée sur une mobilisation des salariés des caisses de Sécurité sociale contre de nouvelles baisses d'effectifs, à l'appel de tous leurs syndicats, y compris la CFDT et la CFE-CGC. Ils défileront en tête du cortège parisien.

Outre le privé, les quelque 5 millions de fonctionnaires sont également invités à battre le pavé pour dénoncer "les conséquences désastreuses" pour le service public des 50 milliards d'euros d'économies prévues d'ici 2017 notamment pour financer le pacte.

Du côté des politiques, le Parti de gauche a appelé à "se mobiliser puissamment derrière les syndicats" pour cette "première" action contre le pacte, "d’une grande importance dans le rapport de forces qu’il faudra construire". Le NPA sera aussi dans la rue à Paris.

Les divergences sur le pacte ont aggravé les clivages syndicaux: le front de refus s'en est pris avec virulence aux centrales réformistes - CFDT, CFTC, CFE-CGC - qui ont paraphé le 5 mars un accord avec le patronat sur les contreparties du pacte, mettant le projet sur les rails.

Thierry Lepaon a dénoncé "une mainmise presque idéologique" du gouvernement sur les signataires tandis que Jean-Claude Mailly décelait un "côté syndicat officiel" à la CFDT.

"Il ne s'agit pas de lancer des mots durs, mais de reconnaître qu'il y a des positionnements franchement opposés", a relevé Mme Coupé. Le pacte "confirme et amplifie nos divergences avec une partie du mouvement syndical qui accompagne le gouvernement et le Medef", selon elle.

Les réformistes ont riposté: Laurent Berger, numéro un de la CFDT, s'est défendu de tout partenariat avec le gouvernement et a dénoncé ceux qui "restent au bord de la route, qui commentent, et qui finalement n'apportent pas grand chose".

Très remontée, la CFTC a "réaffirmé haut et fort sa totale indépendance à l'égard des partis politiques".

Source : AFP

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