Le père d'accueil de Laetitia, la victime de Meilhon, jugé en assises

  • L'appel à témoin concernant la disparition de Laetitia Perrais affiché le 22 janvier 2011 sur la porte d'une boulangerie de Porn L'appel à témoin concernant la disparition de Laetitia Perrais affiché le 22 janvier 2011 sur la porte d'une boulangerie de Porn
    L'appel à témoin concernant la disparition de Laetitia Perrais affiché le 22 janvier 2011 sur la porte d'une boulangerie de Porn AFP/Archives - Jean-Sebastien Evrard
  • -Gilles Patron à son arrivée le 30 mai 2013 au Palais de justice de Nantes
    -Gilles Patron à son arrivée le 30 mai 2013 au Palais de justice de Nantes AFP/Archives - Frank Perry
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AFP

Gilles Patron, père d'accueil de Laetitia Perrais dont l'enlèvement et l'assassinat par Tony Meilhon en 2011 avaient semé l'effroi, comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour viols et/ou agressions sexuelles sur cinq victimes, dont la soeur jumelle de Laetitia, Jessica.

M. Patron, 63 ans, assistant familial agréé par le conseil général de Loire-Atlantique, est devenu célèbre lorsque ,après le meurtre de Laetitia près de Pornic en janvier 2011, il avait été reçu à deux reprises par le chef d'Etat Nicolas Sarkozy, à la place des parents biologiques des jumelles qui lui avaient été confiées. Il avait alors, à plusieurs reprises, appelé à la plus grande sévérité contre les "violeurs récidivistes", alors que le viol de Laetitia Perrais, assassinée par Tony Meilhon et démembrée après sa mort, n'a jamais été avéré par l'autopsie.

Placé en garde à vue en août 2011 après les plaintes pour agressions sexuelles de deux amies de Jessica Perrais, Gilles Patron a dû faire face aux déclarations de cette dernière, qui l'accuse d'agressions sexuelles remontant à ses 14 ans et de viols à partir de ses 16 ans.

Une longue enquête a été ouverte pour entendre tous les jeunes - six en accueil durable et 48 en accueil temporaire - qui avaient été placés chez lui depuis son agrément en 1995. Il a été renvoyé devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour y répondre, du 18 au 28 mars, de viols et agressions sexuelles par "personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction" sur Jessica Perrais. Il comparait pour des faits identiques dont l'accuse une autre jeune fille dont il a eu la charge, en 2003 et 2004, alors qu'elle avait entre 11 et 12 ans.

- "Gestes involontaires" -

Gilles Patron devra aussi répondre d'agressions sexuelles, toujours par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction, sur un garçon qui lui avait été confié. Une jeune fille qui a également relaté des faits d'agression sexuelle mais qui ne s'est pas constituée partie civile viendra témoigner.

Enfin il est poursuivi pour des agressions sexuelles dont l'accusent deux jeunes filles, amies des jumelles Jessica et Laetitia Perrais, sur lesquelles il n'avait pas autorité.

Défendu par Me Thierry Fillion, M. Patron n'a jamais admis avoir commis de viols ou agressions sexuelles, reconnaissant, tout au plus, des "gestes involontaires". Il admet uniquement une relation consentie avec Jessica Perrais, après sa majorité, alors qu'elle habitait encore sous son toit.

D'abord incarcéré à partir d'août 2011, il a été assigné à résidence en mai 2012 et placé sous bracelet électronique.

Ce procès fera inévitablement écho à celui qui s'est déroulé en juin 2013, devant la même cour d'assises, pour juger Tony Meilhon, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans, assortie d'une demande de "rétention de sûreté" s'il était jugé dangereux après avoir purgé sa peine. Tony Meilhon a fait appel et un nouveau procès est prévu en 2014.

Au moment de son meurtre le 18 janvier 2011, Laetitia Perrais, 18 ans, vivait dans la famille de Gilles Patron, à Pornic, avec Jessica.

Des lettres indiquant clairement son désir d'en finir avec la vie, destinées à plusieurs de ses proches, ont été retrouvées par les enquêteurs dans sa chambre après sa mort. Une de ses amies a affirmé lors du procès de Tony Meilhon avoir recueilli des confidences de Laetitia se plaignant de viols de la part de Gilles Patron.

Néanmoins, l'enquête ouverte sur d'éventuels fait de viols ou agressions sexuelles commis sur Laetitia Perrais a abouti à un non lieu au cours de l'instruction et M. Patron n'est pas poursuivi pour ces faits.

Appelé à témoigner au procès de Tony Meilhon, Gilles Patron a déclaré que Laetitia était "très heureuse" chez lui et qu'il n'a "jamais touché un de ses cheveux".

Source : AFP

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