Ecoutes: Mediapart publie des conversations entre Sarkozy et son avocat

  • Nicolas Sarkozy le 10 mars 2014 à Nice
    Nicolas Sarkozy le 10 mars 2014 à Nice AFP/Archives - Valery Hache
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AFP

Mediapart a publié mardi la teneur de sept écoutes judiciaires de conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog, dans lesquelles ce dernier qualifie notamment de "bâtards de Bordeaux" les juges qui avaient mis en examen l'ex-président dans le cadre de l'affaire Bettencourt.

Ces écoutes sur la seconde ligne téléphonique de l'ancien président ouverte sous la fausse identité de Paul Bismuth, entre le 28 janvier et le 11 février, tournent largement autour de la décision de la cour de Cassation attendue en mars concernant les agendas de M. Sarkozy, saisis dans ce dossier dans lequel celui-ci a bénéficié d'un non-lieu.

Les agendas de M. Sarkozy figurent aussi dans la procédure sur l'arbitrage dont a bénéficié en 2008 Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas.

Ils sont aussi susceptibles d'intéresser les juges enquêtant sur des affaires embarrassantes pour l'ancien pouvoir comme les accusations de financement de la campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi. C'est précisément lors d'écoutes dans ce dossier qu'a été interceptée une conversation entre Nicolas Sarkozy et Me Thierry Herzog, qui a donné lieu à l'ouverture, par le nouveau parquet national financier, d'une information judiciaire pour violation du secret de l'instruction et trafic d'influence.

Comme l'avait révélé le Monde, la synthèse des retranscriptions de sept écoutes judiciaires obtenues par Mediapart indique que le haut magistrat de la Cour de cassation Gilbert Azibert renseigne le camp Sarkozy sur les tendances qui se dessinent à la cour de Cassation.

Selon Mediapart, Me Herzog se félicite le 29 janvier auprès de M. Sarkozy du dévouement de leur informateur, qui a "bossé" dit l'avocat. Et il se montre optimiste sur une annulation par la Cour de cassation de la saisie des agendas, "sauf si le droit finit par l'emporter", commente-t-il.

Une écoute du 30 janvier laisse apparaître que "Gilbert" a eu accès à l’avis confidentiel du rapporteur de la cour de Cassation à ses collègues, qui conclut à l'annulation de la saisie des agendas et au retrait de toutes les mentions relatives à ces documents dans l'enquête Bettencourt.

"Ce qui va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux", commente Me Herzog, toujours selon le site.

Le 1er février, Nicolas Sarkozy appelle son avocat en lui demandant de l'appeler sur sa ligne officielle cette fois, pour "qu'on ait l’impression d’avoir une conversation" au bénéfice des enquêteurs, affirme Mediapart. Dans une écoute du 5 février, toujours selon le site, Nicolas Sarkozy se dit prêt à aider Gilbert Azibert à obtenir un poste à Monaco. Son avocat confie avoir rassuré par avance "Gilbert" à ce sujet: "Tu rigoles, avec ce que tu fais".

Source : AFP

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